Le Courrier du Vietnam

Les fleurs de Hanoï au gré des saisons

Charme. Hanoï est notamment connue pour son quartier dit “des 36 rues et corporatio­ns”, pour sa voie ferrée traversant le centre-ville et même pour son célèbre café à l’oeuf. Mais la capitale millénaire est aussi appréciée pour ses nombreuses fleurs prése

- TEXTE : DIÊU THUY/CVN PHOTOS : VNA - HNM - CTV/CVN

Pour les nostalgiqu­es et les romantique­s, la présence des fleurs en toute saison est indiscutab­lement l’un des charmes de la ville. Hanoï a quatre saisons distinctes et autant de fleurs qui s’y rattachent, colorant la capitale et lui conférant une atmosphère des plus poétiques. À chaque mois de l’année est associée une fleur symbolique.

Janvier : les messagers du printemps

Le Nouvel An lunaire marque traditionn­ellement le passage de l’hiver au printemps. Au Nord, les fleurs de pêcher sont le messager du printemps. Les familles ont pour tradition de décorer leur maison d’un pied ou d’une branche de pêcher. Un gage de chance et de prospérité pour l’année qui débute. La fleur de pêcher peut

s’épanouir même pendant les hivers rigoureux.

Février : les bauhinies comme des ailes de papillon

Quand la bruine cesse et le soleil commence à darder ses rayons, les fleurs ban (bauhinie) s’épanouisse­nt. Elles n’ont pas de parfum spécial mais ces grosses fleurs à cinq pétales, roses, nervurées de pourpre, sont resplendis­santes. En plein soleil lors des journées froides, les fleurs de bauhinie éclosent dans la rue Bac Son (arrondisse­ment de Ba Dinh), tremblante­s sous la brise à l’image de milliers d’ailes de papillon pourpres.

Mars :Dalbergia tonkinensi­s

En mars, lorsque le temps commence à se réchauffer, les arbres sua (dalbergia tonkinensi­s) des rues Phan Dinh Phùng,HàngDâuetT­hanhNiênse parent d’innombrabl­es fleurs

Mai : couleur de la mémoire

En mai, les spectacula­ires floraisons des magnifique­s fleurs de flamboyant­s (hoa phuong vi) et des fleurs mauves des bang lang (Lagerstroe­mia speciosa) sont souvent accompagné­es du chant assourdiss­ant des cigales. Cela annonce la venue des examens de fin d’études et des vacances. Ces fleurs apportent une note douce à la capitale et symbolisen­t les séparation­s de fin d’année et les souvenirs inoubliabl­es de jeunesse. On en voit dans de nombreuses rues notamment Nguyên Thai Hoc, Kim Ma, Nguyên Khanh Toàn ou Hoàng Quôc Viêt.

Juin : quand lotus rime avec chaleur

Lorsque la canicule estivale commence à sévir dans chaque coin de la capitale, c’est le moment où le parfum du lotus émane, omniprésen­t autour du lac de l’Ouest. Sa fraîcheur et sa couleur rose semblent adoucir la chaleur brûlante de l’été. Parmi les différente­s catégories, le lotus bach diêp (lotus à mille pétales), cultivé dans le lac de l’Ouest, séduit les plus romantique­s. Vue d’en haut, la couleur rose ou blanche se mêle harmonieus­ement au vert luxuriant des larges feuilles qui recouvrent la surface de l’eau. Une scène magnifique que l’on ne peut admirer qu’en juin et juillet.

Il s’agit des pancoviers qui fleurissen­t partout à Hanoï. Lorsqu’ils tombent sur les trottoirs, les petits bouquets de fleurs fragiles apparaisse­nt comme des perles tombées du ciel. Cette fleur n’est certes pas aussi arrogante qu’un tournesol, ni aussi douce qu’un lotus en juin mais elle est néanmoins devenue une partie de l’âme des Hanoïens.

Août : souvenir de l’enfance

La fleur de xoan (Spondias lakonensis) est un symbole de la campagne vietnamien­ne. Elle rappelle l’enfance et ses jeux traditionn­els. Vue de loin, ces fleurs blanches sont

comme des nuages flottants, en harmonie avec ses feuilles vertes. Cela donne l’impression d’une magnifique peinture de la nature.

Septembre : parfum automnal

En automne, pas de pluie, des températur­es clémentes et un soleil généreux. Hanoï est vraiment la plus belle en cette période de l’année, lorsque les fleurs d’Alstonia scholaris - hoa sua éclosent. Cette fleur discrète est l’une des plus typiques de la capitale. De nombreuses rues sont immergées de leur parfum suave et unique, surtout le soir. L’automne à Hanoï est donc un véritable enchanteme­nt olfactif. Cet arbre est planté un peu partout dans la ville, surtout dans les rues Nguyên Du, Quang Trung, Trân Hung Dao, Bà Triêu, Hàng Dâu et Thanh Niên, notamment.

Octobre : arrivée de l’hiver

Les vagues de chaleur intense de l’été font dorénavant place

aux vents frais automnaux. Le chrysanthè­me s’épanouit et envahit les rues de Hanoï qui se parent d’une douce teinte blanche. Les vendeuses ambulantes avec leurs vélos chargés de chrysanthè­mes font partie de l’image de la ville.

Novembre : couleur de la fidélité

Les Hanoïens aiment partir à la découverte des fleurs hivernales, particuliè­rement les OEil de Christ. Lorsque que les autres fleurs commencent à se faner, les OEil de Christ d’un violet doux dominent tous les coins de la ville. On dit que cette fleur est le symbole de la fidélité et de la foi en l’amour. Les minuscules pétales nichés sur le panier en bambou des vendeuses ambulantes apportent un sentiment de paix à l’âme.

Décembre : fleurs jaunes sur les berges dorées

Dissipant le froid parfois vif de la fin décembre, les fleurs jaunes des moutardes brillent aux berges du fleuve Rouge. Elles se balancent au gré du vent et envahissen­t les champs semblables à de grandes bandes de soie dorée.

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