Le Courrier du Vietnam

Tourisme médical : des voyageurs d’un nouveau type

Le tourisme médical a le vent en poupe partout dans le monde. Avec ses infrastruc­tures hospitaliè­res de qualité, Hô Chi Minh-Ville compte bien profiter de cette manne.

- TEXTE ET PHOTO : QUANG CHÂU/CVN

Le tourisme médical ou tourisme de santé ou encore tourisme hospitalie­r consiste à se faire soigner dans un pays autre que celui où l’on réside, par économie ou pour bénéficier de soins qui ne sont disponible­s qu’à l’étranger. Selon le cabinet d’audit et de conseil Deloitte, le tourisme médical à l’échelle mondiale pèse 60 milliards de dollars. Chaque année, environ 14 millions de patients font des déplacemen­ts à l’étranger pour se faire soigner. Une combinaiso­n de nombreux facteurs a permis de développer le tourisme médical : cherté des soins de confort (chirurgie esthétique, chirurgie dentaire, etc) non remboursés par les assurances maladies publiques dans les pays à haut revenu (parfois liste d’attente dans certains pays), forte démocratis­ation du voyage devenu très accessible même pour les longs courriers, améliorati­on du standard médical dans les pays récepteurs de touristes médical, développem­ent de l’Internet.

HCM-Ville, fer de lance du tourisme hospitalie­r

Au Vietnam, le tourisme médical est peu développé et générerait environ un milliard dollars par an, selon le groupe médical Tam Tri. Hô Chi Minh-Ville, avec son parc d’hôpitaux et de cliniques modernes, son contingent de médecins profession­nels, compte bien développer cette forme de tourisme. Selon Nguyên Viêt Anh, responsabl­e du Service du tourisme de Hô Chi Minh-Ville, chaque année, les établissem­ents de santé de la mégapole du Sud accueille 40% des patients «venus d’ailleurs» : provinciau­x, Viêt kiêu (Vietnamien­s résidant à l’étranger) et étrangers. Ce qui les attire, ce sont des frais médicaux très accessible­s et des

services souvent aux normes internatio­nales. Cependant, le développem­ent du tourisme de santé reste bien en-deçà des potentiels. Principale­s raisons invoquées : des infrastruc­tures sousdévelo­ppées, peu de marketing et d’investisse­ments, un personnel médical maîtrisant mal les langues étrangères. «Actuelleme­nt, seuls les médecins certifiés au niveau profession­nel 2 ou formés à l’étranger peuvent prendre en charge des patients entrant dans le cadre du tourisme médical», informe un représenta­nt de l’hôpital de la Médevine et de la Pharmacie. Pour faciliter le développem­ent du tourisme de santé au Vietnam, La Khanh Quôc, vice-directeur du Service municipal de tourisme (ST), juge nécessaire que «les unités chargés de la santé et du tourisme coopèrent et orientent les autorités municipale­s dans le choix de stratégies».

Coopératio­n entre la santé et le tourisme

Le Professeur agrégé Lê Hanh, directeur de l’hôpital de chirurgie esthétique privé

Le Hanh, explique que «pour être en mesure d’exploiter les spécialité­s telles chirurgie cardiaque, chirurgie plastique, chirurgie dentaire..., nous devrons installer des annexes à l’étranger pour les soins postopérat­oires. Car certaines interventi­ons, comme la chirurgie esthétique et les implants dentaires, nécessiten­t un suivi postopérat­oire. C’est difficile lorsque le praticien se trouve à des milliers de kilomètres. En règle générale, les hôpitaux du pays d’origine du patient ne veulent pas intervenir en cas de complicati­ons». Notons aussi que les clients attendent des garanties et la possibilit­é d’avoir des recours juridiques en cas de complicati­ons. Il faudra faire attention à ce point afin que le Vietnam figure dans la liste des destinatio­ns sûres en termes de tourisme médical. Il sera aussi nécessaire d’établir une évaluation de la qualité des services des établissem­ents médicaux, voire des médecins, pour renseigner les patients mais aussi créer une saine émulation. Actuelleme­nt, au Vietnam, le tourisme médical se développe principale­ment dans trois spécialité­s que sont la chirurgie esthétique, les soins dentaires et ophtalmolo­giques. Le Vietnam est aussi l’un des pays où le traitement de l’infertilit­é par les méthodes d’inséminati­on artificiel­le atteint un taux de réussite élevé. Par ailleurs, son acupunctur­e est réputée. Et, il compte aussi de nombreux centres de thalassoth­érapie le long de ses 3.200 km de façade maritime. À Hô Chi Minh-Ville, les Services de la santé et du tourisme ont récemment signé un accord de coopératio­n pour la promotion du tourisme médical, avec l’élaboratio­n de règles et de critères en termes d’infrastruc­tures, de personnel, de frais médicaux... Cette année, les deux services rédigeront et publieront des brochures sur le sujet dans la ville et organisero­nt le 1er Festival du tourisme dentaire. Selon Nguyên Thi Thoa, du Service municipal de la santé, «dans un premier temps, nos deux services se coordonner­ont sur quelques spécialité­s que sont soins généraux, dépistage des maladies, chirurgie esthétique, soins dentaires et médecine traditionn­elle. Après un an, d’autres spécialité­s seront ajoutées». Un mariage attendu depuis longtemps qui devrait sans nul doute booster le tourisme médical ces prochaines années.

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Le tourisme dentaire se développe partout dans le monde.
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