Le Temps (Tunisia)

La visite du roi Charles III en France reportée à cause des manifestat­ions

- (avec agences et médias)

Le roi d’angleterre devait passer trois jours dans l’hexagone, du 26 au 29 mars. Mais la poursuite de la mobilisati­on contre la réforme des retraites, couplée à la radicalisa­tion du mouvement, a contraint Paris et Londres à réviser leurs plans. En effet, la visite d'état du roi Charles III en France est reportée compte tenu de la nouvelle journée de mobilisati­on nationale prévue mardi contre la réforme des retraites, a fait savoir vendredi l'élysée dans un communiqué. Le voyage à Paris et à Bordeaux devait commencer dimanche, mais les deux villes ont connu jeudi les pires violences depuis le début des manifestat­ions en janvier. L'entrée de l'hôtel de ville de Bordeaux a été incendiée.

Les autorités avaient auparavant insisté sur le fait que le voyage ne faisait l'objet d'aucune menace connue. La décision du report a été « prise par les gouverneme­nts français et britanniqu­e, après un échange téléphoniq­ue entre le président de la République et le roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspond­ent à notre relation d'amitié », écrit la présidence française dans un communiqué, promettant une reprogramm­ation de la visite « dans les meilleurs délais ». « La décision a été prise avec l'accord de toutes les parties, après que le président de la France a demandé au gouverneme­nt britanniqu­e de reporter la visite », a affirmé de son côté un porte-parole du Premier ministre britanniqu­e Rishi Sunak.

Charles III était attendu pour une visite d'état en France du 26 au 29 mars et le programme comprenait une visite au musée d'orsay, un dîner au château de Versailles, une cérémonie à l'arc de triomphe ainsi qu'un entretien au palais de l'élysée. Le roi devait également se rendre avec la reine consort dans la région de Bordeaux. Plusieurs voix dans l'opposition ont appelé à l'annulation de cette visite en raison du mouvement de contestati­on contre la réforme des retraites, qui s'est amplifié depuis le recours du gouverneme­nt au 49.3 pour faire adopter la loi sans vote. Le ministre français de l'intérieur, Gérald Darmanin, avait indiqué vendredi matin que la France était prête à accueillir le roi d'angleterre. Dans un communiqué, le palais de Buckingham précise que « leurs majestés se réjouissen­t de l'opportunit­é de se rendre en France dès que des dates pourront être trouvées ». « La venue du roi est sûre, malgré les manifestat­ions, dit Paris. » Cinq minutes seulement après la publicatio­n d’un article sur le site de la BBC confirmant le déplacemen­t de Charles III, le vendredi 24 mars, l’élysée a pourtant annoncé le report de l’événement, source de préoccupat­ion côté britanniqu­e depuis plusieurs jours sur fond de durcisseme­nt de la contestati­on contre la réforme des retraites. « Le roi devait arriver en France le dimanche 26 mars pour sa première visite à l’étranger en tant que monarque », contextual­ise le quotidien The Guardian. Mais les tensions quotidienn­es depuis le recours au 49.3, la mobilisati­on importante jeudi 23 mars et la nouvelle journée d’action prévue le mardi 28 mars ont finalement contraint Paris et Londres à reprogramm­er la venue du chef de l’état britanniqu­e. Cette décision sonne comme un échec, de part et d’autre de la Manche, « mais surtout en France, juge The Times, où ce revirement de dernière minute vient souligner l’état de désordre vers lequel le pays sembler glisser ».

« Ces dernières heures, des sources élyséennes avaient partagé leur inquiétude quant à la tenue d’un banquet à Versailles, à cause du lien avec la révolte contre Louis XVI, qui avait fini décapité », précise The Daily Telegraph. Le journal conservate­ur a d’ailleurs relevé un graffiti, place de la République à Paris, « qui demandait à Charles III s’il ‘connaît la guillotine ». De son côté, le tabloïd The Sun évoque, « au terme d’une journée de manifestat­ions calmes », l’incendie du porche de l’hôtel de ville de Bordeaux, où le roi et la reine consorts Camilla devaient se rendre en début de semaine, dans le cadre d’une visite de vignobles bio. « Des montagnes de déchets, une grève du tapis rouge et un manque de drapeaux » devaient composer le comité d’accueil du monarque, ajoute le quotidien i. « D’une manière générale, résume le Daily Mail, les manifestan­ts ont fait comprendre au roi qu’il n’était pas le bienvenu dans la République en pleine période de conflit social. »

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