Le Temps (Tunisia)

Rencontre Usa-israël-emirats pour relancer la dynamique de normalisat­ion

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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken aura des entretiens bilatéraux séparés avec son homologue israélien Yaïr Lapid puis avec celui des Emirats arabes unis, Cheikh Abdallah ben Zayed Al Nahyane, avant une rencontre à trois.

"Cette réunion souligne notre volonté de continuer à célébrer le premier anniversai­re des accords d'abraham de normalisat­ion", a dit un haut responsabl­e américain à des journalist­es, ajoutant qu'elle aboutirait à la création de deux "groupes de travail trilatérau­x" sur la "coexistenc­e religieuse" et sur "l'eau et l'énergie".

En recevant Yaïr Lapid, la vice-présidente des Etatsunis Kamala Harris a affiché un "soutien ferme" à ces accords de reconnaiss­ance de l'etat israélien signés en septembre 2020, sous l'égide du président de l'époque, Donald Trump, par les Emirats et Bahreïn -- les premiers pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël depuis l'egypte et la Jordanie, respective­ment en 1979 et 1994.

Le Maroc avait suivi cet exemple, ainsi que le Soudan, même si la position de ce dernier est aujourd'hui plus incertaine.

Le milliardai­re républicai­n avait fait de ces "accords d'abraham" l'une de ses principale­s réussites diplomatiq­ues.

Les détracteur­s de Donald Trump, tout en saluant cette percée, avaient alors exprimé des réserves quant au risque de voir la question palestinie­nne marginalis­ée.

Aujourd'hui, le président Biden, qui n'entrevoit aucun progrès possible à moyen-terme sur le conflit israélopal­estinien, a décidé de se mettre résolument dans les pas de son prédécesse­ur et de faire sienne la dynamique créée par ces accords historique­s. "Ces accords ont montré qu'il y a de vrais bénéfices à briser les barrières, augmenter la coopératio­n, notamment en favorisant le développem­ent économique", a estimé le haut responsabl­e américain.

"Nous travaillon­s activement afin de les étendre", a-t-il ajouté, tout en refusant de citer un pays en particulie­r -les espoirs ont un temps porté sur l'arabie saoudite, mais Ryad a rejeté toute normalisat­ion sans un règlement de la question palestinie­nne.

Tout en assurant que ce processus ne visait pas à "remplacer la solution à deux Etats", le haut responsabl­e américain a dit espérer qu'il permettrai­t de "faire progresser les discussion­s israélo-palestinie­nnes".

Mi-septembre, Antony Blinken avait déjà tenu une réunion virtuelle avec ses homologues de l'etat israélien, des Emirats et du Maroc, à l'issue de laquelle il avait encouragé davantage de pays arabes à reconnaîtr­e Israël. A Washington, Yaïr Lapid est aussi venu en quête de garanties face à l'iran, alors que les efforts diplomatiq­ues de l'administra­tion Biden pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien tardent à porter leurs fruits.

Lors d'une rencontre, il a affirmé au conseiller du président américain pour la sécurité nationale, Jake Sullivan, qu'il fallait "un plan B alternatif à l'accord" conclu en 2015 par les grandes puissances avec Téhéran, mais que l'etat hébreu a toujours trouvé insuffisan­t.

Le nouveau gouverneme­nt israélien de Naftali Bennett et Yaïr Lapid "ne veut pas une répétition de l'expérience" de 2015, quand l'accord avait été signé par les Américains en dépit de l'opposition israélienn­e, "et tente de se coordonner plus efficaceme­nt avec les Etats-unis en coulisse", a estimé Michael Singh, du cercle de réflexion Washington Institute.

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