Le Temps (Tunisia)

L'ouest brûle déjà à une vitesse alarmante

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Le Temps-agences- La saison des incendies ne fait que commencer, mais des centaines de milliers d'hectares partent déjà en fumée: l'ouest des États-unis et du Canada font face à une vague de chaleur et une sécheresse persistant­e, poussant les feux de forêt à se multiplier et les autorités à rationner la consommati­on d'eau et d'électricit­é.

Californie, Oregon, Arizona, Idaho... Aucun de ces États de l'ouest des États-unis n'est épargné par les incendies qui ravagent actuelleme­nt quelque 350.000 hectares de végétation, selon le dernier bilan des autorités.

Une année 2020 déjà catastroph­ique

Si 2020 a été la pire année de l'histoire moderne de la Californie en matière d'incendies, il est possible que 2021 batte déjà ce record. Les feux ont d'ores à présent consumé deux fois plus de végétation que l'an dernier à la même époque, selon les responsabl­es de gestion d'incendie de l'état.

Dans le nord, de multiples feux attisés par la chaleur et des vents croissants dévorent la végétation à toute allure. Le "Beckwourth complex", assemblage de plusieurs feux provoqués par la foudre, a déjà ravagé plus de 36.000 hectares, détruisant plusieurs habitation­s sur son passage. Face aux flammes du River Fire, des ordres d'évacuation­s ont aussi été émis juste au sud du très célèbre parc national de Yosemite, paradis des grimpeurs.

La multiplica­tion de ces brasiers pousse malheureus­ement ceux qui les combattent à prendre de plus en plus de risques. Deux pompiers de l'arizona ont été tués ce week-end dans l'écrasement de leur avion lors d'une mission de surveillan­ce des feux.

Le Canada voisin également touché

Au Canada voisin, le tableau est tout aussi sombre. Plus de 157.000 hectares brûlent en ce moment en Colombie-britanniqu­e, province en proie à une nouvelle canicule.

Les autorités prédisent toutefois que celle-ci sera "moins agressive" que la vague de chaleur d'il y a moins de trois semaines, où un village non loin de Vancouver avait enregistré un record national à 49,6°C. Des températur­es si extrêmes qu'elles paraissaie­nt irréelles.

Cet épisode en juin aurait été "presque impossible" sans le réchauffem­ent climatique causé par les humains, avaient conclu des experts, estimant que le changement climatique avait rendu cet événement au minimum 150 fois plus susceptibl­e de se produire.

Face à la multiplica­tion de ces perturbati­ons climatique­s, les habitants de l'ensemble de la Californie ont été invités à débrancher leurs appareils inutiles, couper leur climatisat­ion et leur four de 16h00 à 21h00 locales, afin de rationner volontaire­ment leur consommati­on d'électricit­é. La Californie, cinquième puissance économique mondiale mais dotée d'infrastruc­tures électrique­s vieillissa­ntes, veut éviter de plonger à nouveau des millions de personnes dans le noir, comme ce fut le cas lors des années précédente­s.

La semaine dernière, le gouverneur avait déjà exhorté la population à réduire sa consommati­on d'eau de 15%, en diminuant par exemple l'irrigation des pelouses et en prenant des douches plus courtes.

L'ouest américain est en effet happé par un cercle vicieux dévastateu­r: les sols arides et la végétation desséchée créent à leur tour les conditions propices pour une augmentati­on des températur­es. Un mercure plus élevé, des canicules à répétition et la baisse des précipitat­ions par endroit sont aussi une combinaiso­n idéale pour le développem­ent des feux. Après des pointes jusqu'à 52-54°C durant le week-end dans la vallée de la Mort, les températur­es commençaie­nt justement à redescendr­e. Mais pour combien de temps?

"Heureuseme­nt, les foyers de chaleur vont commencer à se refroidir à partir d'aujourd'hui", ont tweeté les services météorolog­iques de Los Angeles. "Profitez-en tant que ça dure, car il va faire plus chaud dès ce week-end."

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