Une rencontre insolite
Une exposition sous l’intitulé de : « Promo 60 » d’un groupe de trois artistes plasticiens se tient à l’espace Aïn aux Jardins de Salammbo. Il s’agit du sculpteur Hachemi Marzouk et des peintres Zohra Largueche et Mokhtar Hnen qui appartiennent à la première promotion de l’ecole des Beaux Arts de Tunis de l’époque post – indépendance.
Le titre de l’exposition renvoie, en effet, à cette époque, avec, cerise sur le gâteau, des plasticiens qui s’adonnent encore à leur art et depuis une soixantaine d’années. Ces enfants de la première « Promo » beauzariste des années soixante tiennent encore la pente, persistent, signent et font toujours valoir leur art et leur talent. De belles retrouvailles avec en premier Hachmi Marzouk qui sculpte le marbre et le bronze pour des représentations de ses sujets. Il ne s’agit pas chez lui de se conformer aux règles classiques. Ses personnages sont tout en mouvement. Et c’est ce dernier qui donne à inventer en s’imprégnant des formes et des mouvements enivrants. La femme est omniprésente dans les sculptures de Marzouk. Là où son corps est mis en évidence avec toute la modestie requise et la splendeur qui s’en dégage. De son côté, Zohra Largueche et à l’aquarelle sur papier compose sa symphonie de couleurs au milieu des jardins, des fleurs, des ruelles et des scènes dans la Médina. Et déjà que l’aquarelle est « la peinture de la lumière », le résultat est saisissant. On s’arrête longuement devant chaque oeuvre et on y revient parfois car la finesse se mêle à la beauté du travail. Il s’agit aussi de l’expression de beaucoup de tendresse Pour Mokhtar Hnen et à l’huile sur toile, les scènes représentées se situent à l’extérieur, la prédilection de cet artiste. La nature est dans toute sa splendeur et sa beauté. Calme et volupté s’offrent au regard qu’il s’agisse de sites, de lieux naturels, de fleurs, de pêcheurs ou de chemins menant aux villages. On retrouve également chez Mokhtar Hnen un attachement inconditionnel aux détails de la vie quotidienne dans les Médinas et avec les pêcheurs. Il peint, par ailleurs, ceux qui s’adonnent aux petits métiers artisanaux. Un attachement indéfectible à la réalité tunisienne. Une belle exposition à visiter.