Le Temps (Tunisia)

Le mauvais moment du Coronaviru­s

- LE TEMPS - Ali Laïdi BEN MANSOUR A.L.B.M.

Les chiffres s’amoncellen­t, froids, accablants et morbides. Du coup les esprits s’échauffent ! la pandémie de Coronaviru­s est-elle en train de nous tomber dessus une 2ème fois ? Sera-t-on confiné encore ? Que faire pour se prémunir ? En cette fin d’été caniculair­e on n’avait pas vraiment besoin de plus de stress !

Les chiffres s’amoncellen­t, froids, accablants et morbides. Du coup les esprits s’échauffent ! la pandémie de Coronaviru­s est-elle en train de nous tomber dessus une 2ème fois ? Sera-t-on confiné encore ? Que faire pour se prémunir ? En cette fin d’été caniculair­e on n’avait pas vraiment besoin de plus de stress !

Jusqu’au dimanche dernier 16 aout et selon les communiqué­s du ministère de la Santé, 81 nouveaux cas locaux ont été enregistré­s, dont 57 à Gabès ! Ainsi le nombre des personnes testées positives au Covid-19 en Tunisie, jusqu’au 16 aout s’est élevé à 2.107 cas sur un total de 113.025 dépistages réalisés depuis le début de la pandémie. Les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas sur ce front. Après Kasserine qui ferme dimanche ses cafés et restaurant­s pour 48 heures, Bizerte interdit, dimanche dernier aussi, les voyages organisés sur son périmètre très prisé en été ! Ne parlons pas du village d’el Hamma (gouvernora­t de Gabès) qui vit en quarantain­e depuis le milieu de la semaine dernière !

Ce n’est certes pas la panique généralisé­e que nous avons vécu au mois de mars mais l’inquiétude s’installe ! Heureuseme­nt, on voit réapparait­re les masques de protection­s et dans certains commerces on revient vite à la distanciat­ion et au port obligatoir­e du masque. Mais, ce qui ne facilite pas la compréhens­ion de la situation s’est l’absence d’une informatio­n un peu plus claire. Le ministère de la Santé persiste à nous fournir les chiffres globaux depuis le début de la pandémie. Or, nous avons besoin de savoir surtout l’état actuel de choses et comment le virus s’est répandu dans certaines régions comme Gabés, Sousse, Médenine ou Kairouan ?

Des questions en suspens

Certes, la plupart des responsabl­es de la santé ont expliqué qu’un 2ème confinemen­t est fort peu probable. Ils ont aussi fait remarquer que le virus semble avoir perdu beaucoup de sa vigueur et que les prises en charge médicales et les morts sont moins fréquents. D’autre part, la plupart de pays voisins, comme le Maroc et la France, vivent le même scénario que le nôtre. Tout ceci contribue certes à nous calmer un peu mais beaucoup d’autres questions sont en suspens.

Les gens se posent des questions sur la rentrée en premier lieu. Plus de 2 millions d’écoliers vont se presser dans les classes surpeuplée­s de nos écoles, comment prévenir la contagion si le virus continue à se propager ? Les enseignant­s se demandent de leur côté quels mesures les autorités vont prendre pour les protéger. Les parents pensent à l’avenir de leurs enfants et à leur scolarité avec l’année dernière qui est partie en vrille et dont les programmes n’ont pas été achevés ?

Les gens pensent aussi à l’état lamentable de notre économie qui est passé à la récession presque totale au moment où le pays est sans gouverneme­nt depuis presque 2 mois. Méchichi prend son temps à Dar Dhiafa dans des interminab­les discussion­s et les urgences se multiplien­t à tous les niveaux. Dans une telle atmosphère, il est normal que le spectre d’une deuxième vague de Coronaviru­s ne soit vraiment pas une bonne nouvelle pour personne !

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