Le Temps (Tunisia)

Washington va réduire ses troupes en Irak dans les prochains mois

Après des mois tensions

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Les États-unis ont annoncé qu’ils allaient « réduire » leur présence militaire en Irak. La veille, les deux pays avaient entamé un « dialogue stratégiqu­e ». Une façon pour les Américains de reprendre langue avec un gouverneme­nt irakien désormais dirigé par un Premier ministre plus favorable à Washington, au terme de mois de tensions.

Ce devait être une réunion de deux jours à Bagdad mais la crise sanitaire en a décidé autrement. Les premiers pourparler­s entre les États-unis et l’irak depuis une décennie, se sont déroulés en deux heures par vidéoconfé­rence. Personne ne s’attendait à des résultats concrets à la suite de cette première journée.

Mais le ton y a été donné : évoquant les « progrès significat­ifs » contre le groupe terroriste État islamique (EI), raison de la présence américaine à la tête d’une coalition internatio­nale, Américains et Irakiens ont affirmé dans une déclaratio­n conjointe que « les États-unis continuera­ient à réduire leurs forces en Irak ».

Questions en suspens

Aucun calendrier n’a été communiqué. Aucun chiffre, non plus, concernant les coupes attendues parmi les 5 200 militaires américains présents en Irak. À Bagdad, certains y voient le début d’un retrait progressif, d’autres un simple effet d’annonce, car le groupe État islamique reprend de la vigueur dans le pays, et les troupes de la coalition restent indispensa­bles pour contenir la menace.

La question aujourd’hui est donc de savoir quand et combien de militaires américains partiront, et surtout, quel statut auront les troupes restantes, même si les États-unis ont déjà souligné qu’ils ne recherchai­ent pas une « présence permanente ». Une position en ligne avec la volonté de désengagem­ent du président Donald Trump, qui a promis de « mettre fin aux guerres sans fin ».

Mise à jour du dialogue de 2008 Cette déclaratio­n a été faite à l’issue d’un « dialogue stratégiqu­e » par visioconfé­rence en raison du Covid-19. Son objectif : ramener un peu de stabilité dans les relations houleuses entre les deux alliés. Une mise à jour du « dialogue » de 2008, quand les États-unis avaient établi les conditions de leur départ après avoir envahi l’irak. Depuis, leurs troupes sont revenues, bien moins nombreuses, contre L’EI.

Plus de deux ans et demi après la « victoire » sur les terroriste­s côté irakien, les milliers de soldats américains dans le pays -- 5 200 en début d’année -- étaient à nouveau au coeur des tensions.

Sentiment anti-américain

Le sentiment anti-américain a en effet flambé avec la mort en janvier du général iranien Qassemsole­imani et de son lieutenant irakien, tués à Bagdad dans un raid ordonné par le président Donald Trump. Une décision prise en réaction à la multiplica­tion de tirs de roquettes contre des intérêts américains, attribués par Washington aux forces pro-iran. Dans la foulée, les députés chiites ont voté l’expulsion des soldats étrangers.

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