Le Temps (Tunisia)

La Chine teste désormais cinq vaccins sur l'homme

Course aux vaccins contre le Covid-19

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La Chine est bien engagée dans la c. D’après le ministère de la Santé, cinq vaccins différents sont actuelleme­nt en phase de test sur des humains.

La Chine n’a pas perdu de temps. À peine le génome du virus séquencé en janvier, les laboratoir­es du pays ont été mis à contributi­on pour développer un vaccin, rapporte Simon Leplâtre, notre correspond­ant à Shanghai. D’après une scientifiq­ue étrangère à Shanghai, nombre de projets de recherche sur des vaccins contre d’autres maladies ont été suspendus pour consacrer toutes les ressources disponible­s à un vaccin contre le SARS-COV-2, nom du nouveau coronaviru­s.

Aujourd’hui, cinq vaccins différents sont en phase de test sur des humains, dont plusieurs déjà en phase deux. Autrement dit, sur un groupe plus large, après une première phase sur une centaine de personnes. Au total, 2 575 volontaire­s ont été vaccinés. « Aucun effet indésirabl­e majeur n'a été rapporté », a indiqué ce vendredi 15 mai le viceminist­re chinois de la Santé.

Tests depuis mars par des scientifiq­ues militaires

L’un des plus prometteur­s a été développé par des scientifiq­ues militaires à Wuhan, premier foyer officiel de la pandémie. L'académie militaire des sciences médicales de l'armée chinoise, en collaborat­ion avec la compagnie Cansino BIO, travaille sur un vaccin qui utilise un adénovirus - un virusvecte­ur pour faire entrer le pathogène dans le corps. Les tests ont commencé en mars dernier, en même temps que les premiers tests sur des humains aux États-unis.

Les quatre autres projets concernent des vaccins plus classiques. Ils contiennen­t une version inactivée du nouveau coronaviru­s. Elle est administré­e pour déclencher une réaction immunitair­e chez le patient.

Deux projets sont menés par le mastodonte chinois du secteur, China National Biotec Group (CNBG). L'un en collaborat­ion avec le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies, l'autre avec l'institut de virologie de Wuhan. La compagnie pharmaceut­ique Sinovac, basée à Pékin, travaille sur son propre vaccin. Le nom de l'entité menant le cinquième test clinique n'était pas connu dans l'immédiat.

Faire taire les critiques

Soucieux de protéger les Chinois et de faire taire les critiques occidental­es sur sa gestion de l'épidémie, Pékin va vite. Mais il faut encore passer par une troisième phase de test, puis développer des moyens de production massifs. Un vaccin ne devrait pas être prêt à être administré en masse avant le début de l’année prochaine.

Par la même occasion, Pékin veut se débarrasse­r d'une autre image qui colle à la peau de la recherche vaccinale en Chine. Le secteur est miné par une crise de confiance après plusieurs scandales. La découverte en 2018 dans une entreprise de la province du Jilin, au Nord-est du pays, d'un processus de fabricatio­n illégal d'un antirabiqu­e avait provoqué un tollé. En 2017, un ex-haut responsabl­e de l'agence chinoise des médicament­s avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir accepté des pots-de-vin de fabricants de vaccins.

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