Le Temps (Tunisia)

Washington accuse Pékin d'espionner ses chercheurs

Lutte contre le nouveau coronaviru­s

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Washington a accusé Pékin de chercher à espionner ses chercheurs dédiés à la lutte contre le nouveau coronaviru­s, dont le bilan macabre s'approche du seuil des 300.000 victimes sur toute la planète. Les Etats-unis ne cessent d'imputer à la Chine la gravité de la crise, qui, audelà de son terrible bilan humain (4,3 millions de cas, plus de 295.000 morts), a mis en sommeil des pans entiers de l'économie. L'organisati­on mondiale de la santé a averti que le virus pourrait "ne jamais disparaîtr­e" et devenir l'un de ceux avec lesquels l'humanité doit apprendre à vivre.

En attendant, pour tenter de relancer le tourisme, l'un des secteurs les plus affectés, l'union européenne a appelé ses membres à rouvrir leurs frontières intérieure­s. Cela n'a pas empêché les marchés de s'effondrer, après des propos peu rassurants des autorités monétaires américaine­s. Le patron de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a prévenu que les dommages de la pandémie sur la première économie mondiale pourraient être "durables" et qu'il faudrait peut-être de nouvelles aides, en plus des quelque 2.900 milliards de dollars de soutien déjà débloqués.

Aux Etats-unis, pays le plus touché avec encore plus de 1.800 morts en 24h (plus de 84.000 au total), même le secteur de la santé est paradoxale­ment touché par la crise: près d'un million et demi de personnes y ont perdu leur emploi depuis mars, dont 135.000 dans les hôpitaux, qui ont vu leurs revenus amputés par le report des interventi­ons non urgentes. Ce secteur, mais aussi ceux de la pharmacie et de la recherche, sont "ciblés" par la Chine, qui, via des pirates informatiq­ues, des étudiants ou des chercheurs, tentent de leur voler leurs travaux sur un vaccin, des traitement­s ou de nouveaux tests de dépistage, ont accusé les Etats-unis. Avant que Washington ne porte publiqueme­nt ces attaques, la presse s'en était fait l'écho, et Pékin avait dénoncé par avance des "rumeurs et des calomnies". Depuis des semaines, le président américain Donald Trump accuse la Chine d'avoir dissimulé l'ampleur de l'épidémie, apparue fin 2019 dans la ville de Wuhan, et d'avoir ainsi facilité sa propagatio­n. Il l'a même -- vaguement -- menacée de représaill­es.

Mais selon un ancien haut-responsabl­e sanitaire limogé récemment par le président, les Etats-unis n'étaient pas assez "préparés" pour faire face au virus. Faute de réponse coordonnée, il y aura une "recrudesce­nce des cas à l'automne" et "2020 sera l'hiver le plus sombre de l'histoire moderne", a également prédit Rick Bright. Aux Etats-unis, comme dans le reste du monde, les gouverneme­nts tentent de trouver le difficile équilibre entre les mesures visant à enrayer la propagatio­n de la maladie et les décisions propres à relancer leurs économies.

La réouvertur­e des frontières est un des enjeux de ce débat.

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