La solidarité par le bas ?

C’est par le bas que commence, toujours, la solidarité. Et, cela s’est vérifié depuis l’aube de la Révolution, lorsque les citoyens se sont constitués en groupe pour protéger leurs quartiers et leurs maisons.

Cela se vérifie, encore, dans les malheurs et les crises, lorsque le citoyen-lambda vient au secours de son prochain et ne lésine pas sur les moyens pour lui venir en aide. Il suffit de voir ce que font les jeunes médecins et les étudiants en médecine, pour venir en aide à ceux qui en ont besoin et, particulièrement, en épaulant leurs ainés dans la lutte contre la propagation du Covid-19.

En ces temps de disette, on aurait aimé que certaines catégories sociales montrent qu’ils ont, aussi, de la compassion et de la mansuétude, pour les moins chanceux qu’eux. Malheureusement, il n’y a personne au bout du fil, jusqu’à maintenant, du moins.

Un élan de solidarité de leur part aurait été des plus bénéfiques, surtout que ce n’est un secret pour personne que les services de santé manquent, pratiquement, de tout, et n’eut été la compétence de nos praticiens et leur mobilisation, la situation aurait été toute autre.

Il aurait été possible, aussi, que les élus du peuple pensent un peu à leurs électeurs, même dans un geste qui pourrait être interprété comme de la propagande politique. Mabrouk Korchid, élu de Tahya Tounès, a fait le premier geste en faisant don de son salaire, et c’est à son honneur. Il a été suivi par le chef du bloc de Qalb Tounès, Oussama Khélifi, ainsi que de Leila Bellil, du même mouvement. Et cela risque de mettre les autres dans l’embarras, surtout ceux qui sont près de leurs sous. Mais, peut-être, que l’avenir –on l’espère va nous démentir. Toutefois, jusqu’à maintenant, rien ne pointe à l’horizon, bien que la situation ne permet pas d’attendre.

Un peuple est un tout et chacun doit apporter sa pierre pour consolider l’édifice. Pourtant, certains ne se sentent pas concerné, bien qu’ils sachent que « cela n’arrive pas, seulement, aux autres » et qu’ils peuvent être les prochaines victimes, malgré toutes les précautions prises pour protéger leur personne.

En permettant d’éviter la contamination des autres, c’est soi-même qu’on protège et le pays a besoin de la contribution de tous, pour sortir de cette énième crise.