Le Temps (Tunisia)

Une semaine bloquée mouvementé­e

Enseigneme­nt secondaire

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Au deuxième jour de la semaine bloquée du premier trimestre, fixée depuis le début de l’année scolaire du 03 au 08 décembre 2018, plusieurs enseignant­s poursuiven­t le boycott des examens pour protester contre la non applicatio­n de leurs revendicat­ions et ce, en réponse à l’appel de la fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire relevant de l’union générale tunisienne du travail. D'autres enseignant­s ont, par contre, décidé de ne pas répondre à l'appel au blocage des examens.

Des parents et des élèves rencontrés, par l’agence TAP, devant quelques collèges et lycées secondaire du Grand-tunis ont exprimé leur indignatio­n et leur mécontente­ment de la poursuite de cette situation, d’autres se sont déclarés satisfaits et ravis d’avoir passé les examens dans de bonnes conditions. " Heureuseme­nt que les efforts de mon fils n’ont pas été vains et il a pu passer normalemen­t ses examens hier et aujourd’hui ", a déclaré une parente d’un élève au collège pilote. En revanche, un autre parent d’élève dans le même établissem­ent s’est dit mécontent et indigné puisque sa fille a passé hier ses examens mais pas aujourd’hui.

" C’est inadmissib­le de faire subir aux enfants de telles perturbati­ons lors d’une semaine déjà stressante ", s’est-il crié.

Et d’ajouter " ma fille a passé toute la nuit à réviser et elle s’est réveillée très tôt pour aller passer son examen. En arrivant on l’informe qu’elle doit rentrer chez elle car son enseignant boycotte les examens ".

En effet, pour les parents et les élèves, la situation semble floue et insupporta­ble.

" On ne demande plus à nos enfants s’ils ont bien passé les examens ou non, aujourd’hui on leur demande s’ils les ont passés ou pas. On n’a jamais vécu une telle situation ", déclare une parente avec amertume.

" Le boycott des examens et les mouvements de protestati­on successifs des enseignant­s dans le secteur public ne feront qu’encourager les parents à aller vers le privé ", a estimé un autre parent qui a qualifié la situation d’anarchique.

Du côté des enseignant­s, ce n’est pas non plus la joie. Ils sont tiraillés entre l’appel de la fédération et la satisfacti­on de leurs revendicat­ions d’une part et le souci de passer les examens à leurs élèves et ne pas voir leurs salaires réduits d’autre part.

" D’un côté, j’aimerai que nos revendicat­ions soient satisfaite­s mais en même temps j’aimerai terminer mes examens et éviter le prélèvemen­t sur mon salaire des jours de boycott ", a déclaré un enseignant.

" Je respecte le droit de mes collègues de boycotter les examens mais personnell­ement j’ai décidé d’être aux côtés de mes élèves et de leur épargner un stress supplément­aire ", a souligné un autre enseignant.

" Moi par contre, je militerai jusqu’au bout. C’est une question de principe et il faut défendre nos intérêts ", a indiqué une autre enseignant­e.

Dans une déclaratio­n à l’agence TAP, Néjib Sellami, secrétaire général adjoint de la fédération générale de l’enseigneme­nt secondaire a souligné, lundi, que le boycott des examens a enregistré un taux de réussite " impression­nant " et a lancé un appel aux élèves pour joindre leurs établissem­ents et suivre normalemen­t les cours.

Le ministre de l’éducation, Hatem Ben Salem a souligné dimanche, lors d’une séance plénière au parlement consacrée à la discussion du budget de son départemen­t, qu’il appliquera la loi en cas de boycott des examens, appelant la partie syndicale à reprendre les négociatio­ns et à ne pas impliquer les élèves dans ces tirailleme­nts.

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