Bolsonaro creuse l’écart avant la présidentielle
Le député d’extrême droite Jair Bolsonaro, candidat à l’élection présidentielle brésilienne, a accru son avance sur son principal adversaire, le candidat du Parti des travailleurs (PT, gauche) Fernando Haddad, selon un sondage Datafolha publié à trois jours du premier tour de scrutin. Ancien officier âgé de 63 ans, Jair Bolsonaro a convaincu de nombreux Brésiliens de voter pour lui demain en raison de positions très dures contre l’insécurité et une carrière exempte d’accusations de corruption. Mais il fait aussi office de repoussoir pour une grande partie de l’électorat en raison de propos jugés homophobes ou misogynes.
Le pays a rarement été aussi divisé à l’approche d’une élection, durant laquelle les Brésiliens vont aussi désigner les députés de la chambre basse du Congrès et voter pour renouveler les deux tiers des 81 sièges du Sénat. Pour le premier tour, Jair Bolsonaro est crédité de 35% des intentions de vote, soit un gain de trois points par rapport à la précédente enquête d’opinion publiée mardi, et 13 points de plus que Fernando Haddad qui obtiendrait 22% des voix.
Selon Datafolha, les deux candidats se trouveraient au coude-à-coude au second tour. Cette enquête d’opinion a été diffusée peu avant la fin de la campagne électorale qui s’est achevée jeudi soir par un débat télévisé auquel n’a pas participé Jair Bolsonaro. Poignardé lors d’un meeting le 6 septembre dernier, il se remet de plusieurs interventions chirurgicales. Bolsonaro, sorti samedi de l’hôpital, a annoncé qu’il reprendrait sa campagne le 12 octobre, soit cinq jours après le premier tour du scrutin. Le second tour est prévu le 28 octobre. Le candidat d’extrême droite, qui avoue sa nostalgie pour l’époque où le Brésil était sous l’emprise d’une dictature militaire (1964-1985), a expliqué que les médecins lui avaient ordonné de rester à l’écart de la joute télévisée de jeudi soir.
Mais pendant que les autres candidats débattaient sur TV Globo, il a donné une interview à TV Record, une chaîne rivale dirigée par l’un de ses soutiens, le prêtre évangéliste et magnat des médias Edir Macedo, ce qui a suscité les critiques de ses adversaires.
«Bolsonaro se soustrait à ses devoirs envers la population. Quiconque fuit le débat manque des qualités requises pour gouverner un pays», a déclaré l’ancien ministre des Finances Henrique Meirelles, candidat du parti centriste MDB (Mouvement démocratique brésilien) au pouvoir.