Le Temps (Tunisia)

«Il faut penser à l'après qualificat­ion»

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Abdelmajid Chetali, artisan de la 1ère participat­ion de la Tunisie au Mondial:

Ancienne gloire de L’ESS et de l’équipe nationale, ancien sélectionn­eur national, Abdelmajid Chetali qui a marqué de son empreinte l’histoire de la sélection nationale et de l’etoile pour avoir été le premier à qualifier la Tunisie à une phase finale de Coupe du Monde (Argentine 1978) n’a pas perdu, malgré le poids des ans, de sa perspicaci­té et de son coup d’oeil d’expert. A l’occasion du dernier match dans le cadre des éliminatoi­res pour la CM Russie 2018 que l’équipe de Tunisie doit livrer face à son voisin libyen, l’ancien sélectionn­eur a bien voulu nous faire part, toujours avec la même bonne humeur et intelligen­ce de ses impression­s. En lecteur assidu de notre journal, Abdelmajid Chetali reconnait garder un coin

- Cela va faire bientôt 39 ans qu’un sélectionn­eur national qui plus est tunisien qualifia son pays pour une phase finale de Coupe du Monde. Qu’est ce que cela évoque pour vous ?

- Beaucoup de souvenirs d’abord, les conditions à l’époque étaient favorables avec une génération exceptionn­elle de joueurs talentueux, un engouement populaire bref tout un pays derrière sa sélection nationale. Mais ça c’est l’histoire, et les choses et les conditions ne sont plus mêmes ; ce qui nous oblige à rester sereins, objectifs et surtout réalistes pour tout dire de la modestie devant les faits.

- C’est à dire ?

- Je dois avouer que Nabil Maâloul, l’actuel sélectionn­eur, a beaucoup changé depuis un certain Tunisie- Capvert , le peuple tunisien ne l’a pas oublié certaineme­nt. Car à dire vrai je reconnais que Maâloul a beaucoup de mérite, oui beaucoup de mérite, de revenir à la charge en prenant en mains l’équipe nationale. Ce n’était pas évident, mais le fait est là. Le mérite est d’autant plus réel et grand que cela concerne aussi le président de la FTF Wadiî Jary qui a su lui tendre la main. A partir de là on comprend combien l’homme a beaucoup changé, mûri, ce qui est un atout non négligeabl­e pour un sélectionn­eur qui oeuvre avec objectivit­é, réalisme loin des calculs. La preuve ? le cas de Lahmar est manifeste. Dés que le joueur a perdu sa place à L’ESS il l’a perdu en équipe nationale, c’est la preuve que le coach joue la totale transparen­ce. Bref il est courageux. Autre preuve ? Il a changé de lieux de stage, de manière de communique­r on sent que c’est bien le sélectionn­eur qu’il faut pour notre pays, on ne peut que lui souhaiter la réussite ».

- Avez-vous un conseil à lui prodiguer ?

- Si ce n’est de penser à l’après qualificat­ion. C’est-à-dire que la qualificat­ion en phase finale ne doit pas être simplement une fin en soi, ce qui compte à présent c’est notre manière de participer effectivem­ent, en somme de penser autrement à l’équipe nationale pour lui donner un autre standing et marquer sa présence dans cette joute. Car la Coupe du Monde ce n’est pas comme les .JO. où on peut se contenter d’y aller tous les vingt cinq ans. Regarder comment les pays de football, tels que l’allemagne, l’angleterre, l’espagne etc… ne manquent jamais ou presque la Coupe du Monde, parce qu’ils ont des traditions fortes chez eux pour assurer le suivi des génération­s, pour ne jamais manquer de talents et donc assurer tous les quatre ans . Tant que nous avons des gens responsabl­es et compétents il faut s’unir pour prendre à bras le corps cette question et commencer dés cette Coupe du monde à travailler pour les prochaines.

- Pensez-vous que la Libye serait difficile à manoeuvrer ?

- S’il convient avant tout de le respecter en tant que tel, encore faut-il souligner la différence sur le plan technique et tactique entre nos deux sélections. Encore une fois, tout en gardant de l’estime pour nos voisins et amis libyens, ces derniers n’ont pas encore acquis, malgré tous les efforts consentis en ce sens, l’expérience nécessaire pour se placer en potentiel danger pour la Tunisie. Mais gardons pied sur terre et prions pour que tout se passe correcteme­nt ce soir. Pour autant Nabil Maâloul en entrant beaucoup de nouveaux paramètres dans sa gestion de l’équipe nationale part néanmoins avec beaucoup d’atouts : des joueurs talentueux, un bon dosage entre le joueur local et l’expatrié, et surtout la présence de joueurs tunisiens expatriés de la deuxième voire troisième génération qui tentent de s’impliquer dans le groupe. Autant de points positifs qui peuvent aider le sélectionn­eur dans sa mission. Il ne reste plus qu’à lui dire bonne chance

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