Trois petits tours et puis s’en vont
Trois soirées phares pour le pactole de trois cent mille dinars et une programmation décidée « en trois jours » (sic). L’idée, paraît-il, était tout juste de faire de la présence sur la scène culturelle et par là-même balayer d’un revers de main toutes les intentions ‘’malveillantes’’ lorgnant la festivité… On aurait au passage, fait triompher la politique du ‘’poussetoi’’ pour que je m’y mette…
Quoi qu’il en soit ‘’Tabarka jazz festival’’ est de retour mais c’est par la petite porte qu’il fait son entrée.
Le festival a, pourtant, toujours fait figure de véritable événement culturel. Depuis 1973 la basilique de la ville du nord –ouest tunisien a convié de grands artistes de la trempe de Miriam Makeba, Billy Paul, Césarisa Evora, Claude Nougaro, Léo Ferré, Miles Davis et Dizzy Gillespie. C’était du temps d’un « night in Tunisia » qui faisait la gloire d’un pays et la notoriété d’une station balnéaire qui avait pour devise son célèbre slogan: “Je ne veux pas bronzer idiot”. Ce festival mythique a connu de nombreuses perturbations
durant les dernières années. Magouilles, manigances et manipulation et leur corollaire de conflit d’intérêts ont finalement eu raison du très attendu Festival international du jazz de Tabarka, qui depuis 2006 a vu son sort osciller entre annulations et reports. Un comité se substitue à un autre et la décision des autorités gouvernementales a tardé à venir pour trancher dans une situation qui tend à devenir ridicule. Ces perturbations n’ont pas été sans désappointer aussi bien les milieux artistiques que bon nombre de passionnés et autres amateurs du jazz qui n’arrivent toujours pas à comprendre les raisons de tels contretemps intempestifs.
Le festival se tient cette année du 1er au 3 septembre, comme à son accoutumée, à la basilique de la ville. Il est dirigé par Mohamed Nabil Ben Abdallah, président de la Fédération régionale de l’hôtellerie au nord-ouest. Lors de la conférence de presse tenue dernièrement annonçant le programme 2016 de la manifestation, Ben Abdallah a nié tout dépassement lors de la précédente édition. Mieux encore, il a annoncé que tous les états financiers seront publiés sous peu. Que Nenni ! La reine du jazz mérite mieux qu’un simple appel à la transparence.