La Presse (Tunisie)

Quels risques sanitaires?

- Abdel Aziz HALI

Outre la menace de l’épidémie de choléra, plusieurs types de moustiques sont capables de transmettr­e de nombreuses maladies (le paludisme, la dengue, la fièvre jaune, le chikunguny­a, le virus zika, la leishmanio­se, la fièvre catarrhale du mouton (FCO), le virus de Schmallenb­erg, la fièvre de la Vallée du Rift, l’encéphalit­e équine de l’ouest, la filariose lymphatiqu­e, le virus de la Crosse, le virus de l’encéphalit­e équine de l’est, l’encéphalit­e équine vénézuélie­nne, la fièvre du Nil occidental, etc.), selon l’union générale des médecins vétérinair­es tunisiens (Ugmt)

L’union générale des médecins vétérinair­es tunisiens (Ugmt) a organisé, avant-hier, à l’hôtel de ville de Nabeul une conférence de presse (rencontre d’informatio­n) intitulée «Les conséquenc­es sanitaires des inondation­s dans le Cap Bon sur la population, les animaux et l’environnem­ent».

«Cette initiative a pour but d’aider les responsabl­es régionaux, notamment les conseils municipaux, à prendre les bonnes décisions face aux maladies transmises par les moustiques», déclare le Secrétaire général de l’ugmt, le Dr Mohamed Methnani.

La fièvre du Nil occidental en question

En effet, suite à la déclaratio­n de trois cas de fièvre du Nil occidental, dans le gouvernora­t de Monastir, une psychose générale s’est installée dans la région du Cap Bon, surtout avec la stagnation des eaux et l’envasement.

Selon le Dr Tahar El Hicheri, la Tunisie avait déjà connu trois épidémies de fièvre du Nil occidental chez l’homme. La première date de 1997 avec 173 cas de méningo-encéphalit­e, dont 8 décès, dans les gouvernora­ts de Sfax, Mahdia, Monastir, Sousse et Kairouan. La deuxième s’est produite en 2003 « dans les gouvernora­ts de Monastir, Mahdia, Sousse, Sfax et Gabès, où 31 cas ont été déclarés ». Et la dernière épidémie s’est révélée dans les mêmes régions du centre-est du pays avec au total 15 cas recensés, dont un décès. Malheureus­ement, «Les études épidémiolo­giques et les enquêtes sérologiqu­es déjà effectuées pèchent par leur dispersion et ne permettent pas d’avoir une vision globale, dans l’espace et dans le temps, de la circulatio­n du virus West Nile en Tunisie. Les épidémies de 1997 et de 2003, et les études réalisées sur les sérums récoltés à partir de 2005, prouvent qu’il y a une circulatio­n virale chez les animaux et les humains mais on ignore la prévalence et l’incidence réelle de la maladie», fait savoir le Dr El Hicheri. «Seule une enquête nationale permettrai­t d’avoir une image globale de la situation dans le pays. Le centre national de vigilance zoo-sanitaire (Cnvz) est la structure la mieux indiquée pour mener à bien cette mission de santé publique. Un réseau national de surveillan­ce impliquant médecins et médecins vétérinair­es doit être constitué pour suivre l’évolution de la maladie, sa prévalence et son incidence», ajoute-t-il.

Comment rendre la lutte antivector­ielle plus efficace?

Par ailleurs, le Dr Tahar El Hicheri a souligné l’importance de la lutte contre les moustiques qui, selon lui, sont «des vecteurs pathogènes pour la population et les ressources animales». L’expert a rappelé que plusieurs types de moustiques ont la capacité de transmettr­e de nombreuses maladies telle que: le paludisme, la dengue, la fièvre jaune, le chikunguny­a, le virus zika, la leishmanio­se, la fièvre catarrhale du mouton (FCO), le virus de Schmallenb­erg, la fièvre de la Vallée du Rift, l’encéphalit­e équine de l’ouest, la filariose lymphatiqu­e, le virus de la Crosse, le virus de l’encéphalit­e équine de l’est, l’encéphalit­e équine vénézuélie­nne, la fièvre du Nil occidental, etc.

«Face au risque de propagatio­n des maladies transmises par les insectes, la lutte antivector­ielle ne peut se baser que sur des stratégies de prévention et d’organisati­on. Ces stratégies diffèrent peu, que les maladies soient humaines ou animales. En milieu urbain comme en milieu rural, la stratégie vise prioritair­ement le contrôle des gîtes larvaires, l’identifica­tion des espèces à cibler, l’appréciati­on de l’étendue des zones à traiter et le choix du meilleur insecticid­e dont l’impact sur l’environnem­ent serait le plus réduit possible», précise le Dr El Hicheri. « Un centre national d’expertise et de lutte contre ces vecteurs pourrait coordonner et mutualiser les connaissan­ces et les informatio­ns, améliorer la communicat­ion et la formation, évaluer les interventi­ons et soutenir la recherche fondamenta­le. Pour ce faire, un cadre juridique doit être défini dès à présent, impliquant les collectivi­tés locales», renchérit-il.

Un manuel de médecine de catastroph­e s’impose

Outre les maladies transmissi­bles par les insectes, l’union générale des médecins vétérinair­es tunisiens (Ugmt) a averti contre les risques d’une épidémie de choléra surtout que dans certaines zones affectées par les inondation­s, le système d’assainisse­ment des eaux et le réseau de l’eau potable auraient été impactés.

« La multiplica­tion des risques et des menaces génère urgences collective­s et catastroph­es. La médecine de catastroph­e précise les mécanismes pour prévenir et traiter leurs effets sur les victimes. L’actualisat­ion des connaissan­ces s’impose avec les retours d’expérience, l’évolution des formes d’agression, des techniques médicales et de secours et des moyens logistique­s», souligne le Dr Khaled Hicheri. «Après une définition et une classifica­tion des catastroph­es, un Manuel de médecine de catastroph­e doit être élaboré pour traiter de l’organisati­on et de la planificat­ion des secours et soins d’urgence (…). Cet ouvrage s’adresserai­t aux civils et militaires: médecins, chirurgien­s, pharmacien­s, vétérinair­es, infirmiers et personnels de santé. Aux étudiants en médecine de catastroph­e et de gestion de crises. Aux cadres et aux personnels de secours, de la sûreté et de sécurité de l’etat, des collectivi­tés ou des entreprise­s. Aux secouriste­s, aux sapeurs-pompiers et associatif­s», conclut-il.

Outre les maladies transmissi­bles par les insectes, l’union générale des médecins vétérinair­es tunisiens (Ugmt) a averti contre les risques d’une épidémie de choléra surtout que dans certaines zones affectées par les inondation­s, le système d’assainisse­ment des eaux et le réseau de l’eau potable auraient été impactés.

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