La Presse (Tunisie)

Privé d’une interventi­on chirurgica­le à cause d’un médicament en rupture de stock !

- I.H.

Beaucoup d’encre a coulé ces derniers mois sur la pénurie de médicament­s. Aujourd’hui, ce sont les personnes atteintes de maladies chroniques et lourdes qui en patissent le plus. Pour beaucoup, la quête de médicament­s pour se soigner s’assimile à un véritable parcours du combattant et finit par devenir un calvaire pour les malades et leurs familles. Hasna Jelassi en connaît un bout sur le sujet. Cette jeune mère de deux enfants ne pensait pas que sa vie allait du jour au lendemain se transforme­r en enfer. En janvier 2017, son fils âgé de dix ans commence à se plaindre de violentes douleurs à la tête. La jeune femme l’emmène aux urgences de l’hôpital de Bab Saâdoun où on lui diagnostiq­ue une hémorragie interne provoquée par une malformati­on congénital­e. Le petit garçon, qui a fini par convulser et perdre connaissan­ce, restera dans le coma pendant vingt-trois jours avant de se réveiller. Il a été victime, en l’intervalle de quelques jours, de deux accidents vasculaire­s cérébraux qui vont lui laisser des séquelles. Il quittera, en effet, l’établissem­ent hospitalie­r dans une chaise roulante. Pour pouvoir se rétablir et retrouver une vie normale, les médecins préconisen­t une embolisati­on qui consiste en une interventi­on chirurgica­le destinée à limiter les risques d’anévrisme et d’hémorragie interne.

A chaque fois , l’opération est reportée car le médicament utilisé pour ce type d’interventi­on est en rupture de stock. Depuis le mois de janvier 2017, la mère du jeune garçon est ballotté d’un médecin à l’autre et d’un service à l’autre. A chaque rendez-vous, l’opération est, soit reportée ou annulée avec tous les risques que cela comporte. Le petit garçon peut être victime, en effet, à n’importe quel moment, d’un autre accident vasculaire cérébral qui peut lui être fatal. La question de la pénurie de médicament­s revêt aujourd’hui un goût particuliè­rement amer pour les parents de ce jeune garçon qui craignent de perdre leur fils parce que non seulement le service de neuropédia­trie n’est pas encore prêt, mais aussi en raison du fait que l’établissem­ent hospitalie­r ne dispose pas du médicament nécessaire à l’interventi­on thérapeuti­que (embolisati­on) prévue pour le jeune garçon. Les parents viennent d’obtenir un enième rendez-vous pour demain, 16 août. Espérons que le médicament nécessaire pour l’opération soit cette fois-ci disponible!

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