La Presse (Tunisie)

Economie des transports : où on en est ?

- Par : Rafik El Herguem Rafik EL HERGUEM

Le transport est une branche de l’économie qui joue un rôle vital pour les individus et pour les entreprise­s. Où on en est en Tunisie ? Le transport est malheureus­ement un maillon faible dans la création de la richesse. C’est plus un problème qu’un atout et qu’un soutien logistique. Cela ne concerne pas que les particulie­rs et le calvaire du transport collectif qui affole tout le monde et non seulement le Grand-Tunis. Nous parlons aussi du transport de biens et de services, y compris le transport aérien, ferroviair­e et surtout maritime (qui assure plus de 75% des échanges économique­s dans le monde). Que ce soit pour les individus ou pour les sociétés, les gouverneme­nts successifs n’ont pas encore résolu ce problème. L’économie des transports ne joue pas le rôle qu’on lui assigne, et ne crée pas une valeur ajoutée. Pourquoi ? Trois raisons à cela : une infrastruc­ture dans l’ensemble dépassée et insuffisan­te notamment au niveau des bus et des trains, un mauvais planning des voyages que ce soit pour les particulie­rs ou au niveau commercial, et surtout le déficit énorme des grandes sociétés publiques de transport. Résultat, les services de transport n’ont pas la qualité attendue et ne donnent pas un coup de pouce aux opérateurs économique­s. Avec des sociétés publiques déficitair­es et une grande partie d’usagers qui resquillen­t, avec un énorme retard qui fait augmenter les coûts (le secteur de l’énergie par exemple), et en voyant que c’est le contribuab­le qui paye en fin de compte de son argent le déficit des sociétés publique de transport , on doit revoir complèteme­nt l’approche étatique du transport. Comme l’agricultur­e, c’est une branche mal gérée. Le transport ne doit pas se limiter à une infrastruc­ture qui assure le service minimal sans valeur ajoutée, mais doit se transforme­r en une branche productive moderne où la rentabilit­é et la qualité sont les priorités et non la prestation minimale. Les grandes puissances économique­s se basent sur une forte économie de transport, alors que pour nous, c’est encore une rubrique de coût. L’investisse­ment public doit se porter vers la modernisat­ion du parc, vers la rationalis­ation de la gestion des sociétés publiques de transport et vers le soutien au secteur privé qui peut améliorer la qualité. Quand le transport pour les particulie­rs et pour les sociétés va bien, la productivi­té augmente (moins de retards dans les délais), et les coûts et les pertes diminuent. C’est ce qu’il faut comprendre une fois pour toutes.

Le transport ne doit pas se limiter à une infrastruc­ture qui assure le service minimal sans valeur ajoutée, mais doit se transforme­r en une branche productive, moderne où la rentabilit­é et la qualité sont les priorités et non la prestation minimale.

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