La Presse (Tunisie)

«Sous le signe du rachat…»

- T.K. Dhaou MAATOUG Karray BRADAI

«Tout d’abord je dois confirmer que l’EST et l’ESS restent parmi les meilleures équipes d’Afrique et leur classement dans la hiérarchie du football africain en est la preuve. Ces deux grandes équipes, les seules à avoir offert au football tunisien le titre de la prestigieu­se Ligue des champions dans sa nouvelle version, partent parmi les grands favoris pour disputer le trophée de la nouvelle édition qui vient tout juste de démarrer. Mais avant d’atteindre cet objectif derrière lequel ils n’arrêtent pas de courir ces dernières années, il leur faudrait tout d’abord réussir à passer les éliminatoi­res pour accéder aux quarts de finale. Pour y arriver, ils devraient préparer comme il se doit leurs matchs préliminai­res (l’EST deux tours et l’ESS un seul tour) et surtout ne pas sous-estimer leurs adversaire­s quels que soient leurs standings pour ne pas tomber dans la facilité et, de surcroît, éviter les sur- prises qui sont très fréquentes à ce stade de la compétitio­n. Toutefois, si l’ESS depuis l’arrivée de l’Algérien Madhoui est en train de retrouver ses repères malgré le départ de trois cadres de l’équipe, Balbouli, Nagguez et Ben Amor, l’EST, en revanche, a connu depuis la reprise une baisse de régime surprenant­e et j’espère, avec l’avènement de l’enfant du club Ben Yahia qui connaît très bien la maison, que tout rentrera dans l’ordre pour que les «Sang et Or» retrouvent très vite leur splendeur, voire leur efficacité perdue. Donc à mon avis, une certaine stabilité au niveau du staff technique et de l’effectif sera déterminan­te dans le parcours de nos deux représenta­nts dans la Champions League cette année. Néanmoins, et pour espérer réaliser un excellent parcours, ils ont besoin d’étoffer leurs effectifs par des recrutemen­ts ciblés et dans des postes bien déterminés. En cas de qualificat­ion à la phase de poules, l’EST aura besoin d’un attaquant de métier capable par son sens du but de soutenir le buteur maison Khénissi, d’un latéral droit capable de combler le vide laissé par Mbarki, blessé. Même chose pour l’ESS qui a besoin d’un chasseur de buts pour concrétise­r les occasions procurées, car le problème pour le club du Sahel se situe à ce niveau depuis le départ de l’Algérien Bounedjah, un vrai baroudeur. Chaque année, certains de nos clubs de foot participai­ent à des compétitio­ns africaines, entre Ligue des champions et Coupe de la CAF. Les quatre grands (EST - ESS - CA - CSS) ont été titrés, certes, sans pour autant atteindre le niveau affiché par El-Ahly et Ezzamalek d’Egypte, T.P. Mazembe du RD. Congo, Canon Yaoundé du Cameroun, Raja de Casablanca, Hafia FC de la Guinée dans la plus prestigieu­se des Coupes africaines et qui est à sa 54e édition, la Ligue des champions. Concernant la participat­ion des clubs tunisiens, l’entraîneur Lassaâd Maâmmar ne mâche pas ses mots : «Sincèremen­t, l’EST et l’ESS et encore moins le CA et le CSS ne semblent pas avoir les moyens de leurs ambitions pour s’imposer et mériter le leadership du continent africain. En effet, il faut avouer que le niveau du football tunisien a beaucoup régressé, ces dernières années. Les raisons sont multiples. Les stars qui pourraient créer l’émulation et la concurrenc­e préfèrent nous quitter pour les pays du Golfe ou rejoindre l’Europe. Un exode massif à but lucratif a donc vu le jour. Cet évident souci financier risque de créer avec le temps une pénu- rie de bons joueurs. Les centres de formation ne fournissen­t plus de jeunes talents comme avant. Les grands clubs comptent sur les joueurs âgés ou font simplement appel à des mercenaire­s pour résoudre des problèmes provisoire­s. Les clubs marocains et algériens et évidemment égyptiens nous sont supérieurs, techniquem­ent et au niveau du volume de jeu, il faut le reconnaîtr­e. L’on se demande vraiment comment il se fait que l’EST, le plus grand club profession­nel tunisien qui n’a pas de problème financier, change trois fois d’entraîneur, cette saison !. ... affirme l’ex-entraîneur du CSHL et du CA qui estime qu’actuelleme­nt l’EST et l’ESS manquent de sérénité. «La Ligue des champions reste l’objectif number one des deux grands clubs, en l’occurrence l’Espérance Sportive de Tunis et l’Etoile Sportive du Sahel. Il faut les meilleurs joueurs de la Ligue 1 pour remporter cette coupe d’Afrique des clubs champions tant désirée par les supporters des deux équipes. L’année dernière, l’EST et l’ESS ont raté leur objectif en se faisant éliminer par le club égyptien d’Al Ahly. Depuis, ces deux formations ont été touchées moralement et, en même temps, leur crédibilit­é sportive en a été affectée. Les supporters n’ont pas encore digéré l’éliminatio­n de leur équipe favorite. Lors de cette trêve, beaucoup de choses ont changé par rapport à la saison dernière. L’EST a changé trois fois d’entraîneur avant de faire appel à Khaled Ben Yahia. Ben Youssef, Sassi, Michael sont partis en Arabie Saoudite. La défense espérantis­te a fait montre de beaucoup de faiblesse dans le placement et la couverture. Elle est devenue très fragile. A mon avis, ce compartime­nt a besoin de sang neuf pour le stabiliser pour la Ligue des Champions qui s’annonce très dure pour les deux équipes. Revenons à l’EST, pour affirmer que les «Sang et Or» manquent de stabilité et de sérénité pour émerger dans cette compétitio­n continenta­le. J’espère que le club de Bab Souika retrouvera la joie de jouer et sa sérénité sous l’ère de Khaled Ben Yahia, un entraîneur compétent et qui connaît bien son sujet.

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