La Presse (Tunisie)

«Un exode à but lucratif…»

- Propos recueillis par T.K.

Selon ce jeune entraîneur qui a exercé auparavant dans les pays du Golfe et qui connaît bien le championna­t saoudien, le dernier exode des joueurs tunisiens n’ajoute rien de plus aux internatio­naux…

«Les derniers jours du mercato d’hiver ont enregistré un exode massif des joueurs tunisiens dont la plupart des internatio­naux vers le championna­t saoudien. Une compétitio­n certes qui regroupe de bons clubs et qui connaît un très bon rythme mais reste quand même du point de vue technique, inférieur à celui tunisien classé le premier dans le monde arabe et en Afrique. A mon avis, cette ruée vers le pays des petrodolla­rs est dictée par le besoin urgent d’argent de la plupart de nos clubs, qui traversent une situation financière très difficile, pour qu’ils puissent gérer leur quotidien devenu de plus en plus inquiétant ces dernières années. Et s’ils arrivent à réussir deux ou trois transferts, ils seront les plus heureux du monde. Donc c’est un besoin d’argent qui a été derrière l’exode de Ben Amor, Belbouli, Sassi, Ben Youssef et Essifi. Toutefois, si je suis complèteme­nt d’accord avec les départs de Balbouli, F. Sassi, Ben Youssef et Essifi qui ont eu l’aval de leurs clubs respectifs, celui du jeune internatio­nal Ben Amor, pivot de l’ESS, m’a beaucoup surpris puisque ce joueur très doué et pétri de qualités aurait dû attendre la Coupe du monde 2018 pour aspirer à une autre meilleure destinatio­n et notamment en Europe car il a toutes les qualités physiques et techniques pour réussir une bonne carrière profession­nelle. Mais la situation financière très difficile de son club l’ESS l’a obligé de faire ce choix en optant pour Ahly Jeddah sous forme de prêt de six mois. Néanmoins, il est vrai que ces joueurs vont gagner beaucoup d’argent et vont donner le plus escompté à leurs nouveaux clubs vu leur expérience mais, en contrepart­ie, ils risquent de connaître lors de la coupe du monde en juin prochain un problème de réadaptati­on de climat, sachant qu’en Arabie Saoudite et pendant les mois de mars, avril et mai, il fera très chaud et la températur­e pourrait dépasser les 44°, alors qu’en Russie en mois de juin, elle varie entre 20 et 23°. Et cet énorme décalage entre les deux climats pourrait avoir des répercussi­ons sur la morphologi­e de nos internatio­naux. Et la meilleure preuve de ce constat, c’est la décision des responsabl­es du football saoudien de transférer une dizaine de leurs joueurs internatio­naux en Espagne pour évoluer dans la Liga. Une décision très réfléchie dans la mesure où elle permet non seulement à ces joueurs de progresser à tous les niveaux, mais aussi à se familiaris­er avec le climat de ce pays qui ressemble beaucoup à celui de la Russie au mois de juin prochain…».

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