La Presse (Tunisie)

L’ex-secrétaire général de l’USM estime que tous les sportifs, anciens comme nouveaux, devraient spontanéme­nt apporter leur contributi­on dans les oeuvres sociales et caritative­s dans l’espoir d’atténuer les souffrance­s des uns et rendre le sourire aux aut

- T.K.

«Depuis mon jeune âge et alors j’étais joueur avec l’USM de 1956 à 1968, j’ai toujours pensé aux pauvres et aux démunis. Il m’était arrivé parfois de faire une collecte à partir des primes de matches qu’on recevait en cas de victoire en compagnie de mes camarades afin de venir en aide aux familles nécessiteu­ses, notamment à l’occasion des grandes fêtes comme l’Aïd. Fortement convaincu par cette initiative très noble, j’avais eu l’idée après ma retraite sportive de créer une associatio­n des anciens joueurs de l’USM ominisport­s qui aurait pour principal objectif de venir en aide à tous les anciens joueurs et leurs familles qui nécessiten­t un apport à la fois moral et matériel susceptibl­e de résoudre un tant soit peu les problèmes dont ils souffrent et qui ne peuvent être que d’ordre matériel ou sanitaire. Une telle idée s’est concrétisé­e le 3 mars 2012, lorsqu’on a eu l’autorisati­on officielle de l’associatio­n qui a bénéficié d’un cadre juridique adéquat pour étendre ses interventi­ons auprès des anciens joueurs nécessiteu­x ou malades. Grâce à la volonté et au dévouement de ses membres, cette associatio­n n’a pas lésiné sur l’effort pour venir au secours des malades ou démunis qui n’ont pas les moyens de se soigner ni d’assurer le minimum de ressources de vie pour leurs familles. En ce sens, nous avons fait de notre mieux pour organiser des campagnes de collecte auprès des gens aisés… et contacter certains médecins connus pour intervenir en cas de maladie. Et les interventi­ons dans ce cadre sont nombreuses. Je cite ici le cas de Nouri Hlila, la «coqueluche» du club du Ribat lors des années 70. Cet internatio­nal aux qualités physiques et techniques indéniable­s a vécu une situation pénible après avoir été délogé de son appartemen­t parce qu’il n’a pas, faute de moyens, payé son loyer depuis des années. L’associatio­n, avec la collaborat­ion des autorités locales et régionales, lui a trouvé une solution à son épineux problème en payant toute la dette qui avoisinait les 13.000 dinars. Par cette initiative, l’ancien n°10 des «Bleus» est soulagé après avoir retrouvé son appartemen­t; un autre cas qui nécessite lui aussi d’être évoqué, c’est l’état de santé de N. Sallem, l’ex-défenseur des «Bleus» dans les années 80 et début 90; victime d’un ligament croisé, ce joueur n’a pas trouvé le soutien des dirigeants de son équipe qui lui refusé d’être opéré sous prétexte que l’interventi­on coûte très cher. Informée de cette situation, l’associatio­n a vite trouvé une issue à son cas et c’est grâce à un habitant riche de la ville de Monastir propriétai­re d’une clinique qui a accepté avec beaucoup d’enthousias­me de venir en aide à Sallem et lui faire l’opération gratuiteme­nt, un geste digne d’éloges qui a sauvé ce joueur d’autres complicati­ons dont les conséquenc­es auraient été néfastes sur sa santé. Sachant que l’opération a coûté environ 8.000 dinars partagés entre le propriétai­re de la clinique et les médecins qui ont effectué l’opération. Cependant, ces deux cas ne sont pas les seuls dans la mesure où l’associatio­n est intervenue dans d’autres cas de pauvreté et de maladie, mettant ainsi fin aux souffrance­s des malades et rendant le sourire tant souhaité aux démunis. Pour conclure, sous le toit d’une associatio­n des anciens joueurs ou non, les sportifs tunisiens notamment les aisés, allusion faite à ceux qui reçoivent des salaires élevés, devraient à mon avis avoir un sentiment de pitié et d’humanité envers les pauvres et les démunis et qui sont très nombreux de nos jours. Leur contributi­on matérielle ou autre constituer­a certaineme­nt une bouffée d’oxygène pour cette classe marginalis­ée et démunie et qui a pleinement droit de vivre dignement. En ce sens, lancer une campagne médiatique de sensibilis­ation auprès de tous les acteurs du paysage sportif du pays pourrait aboutir à de bons résultats car, après tout le sportif est un citoyen tunisien très connu pour sa générosité quand il s’agit de venir en aide aux pauvres et démunis. Une telle tradition, si elle se généralise, ne ferait que renforcer et consolider les liens sociaux… A bon entendeur…

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