La Presse (Tunisie)

Ça passe ou ça casse !

Face au rival «sang et or », les Clubistes devront forcément mettre de l’huile dans les rouages pour tenir la cadence et garder la main.

- Khaled KHOUINI

Le CA parviendra-t-il à entretenir la dynamique installée depuis peu? Pour confirmer ce net regain de forme clubiste, les hommes de Chiheb Ellili n’ont d’autre alternativ­e que de piéger le leader pour rester dans la course. L’adage veut qu’on ne joue pas un derby, mais qu’on le gagne. Le CA et l’EST ont d’autant moins envie de perdre le leur qu’ils sont en lice pour le titre de champion. Certes, l’EST caracole et le CA n’est que 3e, dans le rétroviseu­r du dauphin étoilé. Mais pour les uns comme pour les autres, rien n’est encore acquis et tout est encore possible. Du moins mathématiq­uement. En clair, volet confrontat­ions directes et duel à distance, une défaite de l’un ou l’autre des deux clubs tunisois le mettrait à portée du champion sortant, l’ESS, lui aussi soumis au révélateur d’un gros morceau, le CSS. Pour revenir au derby, rappelons qu’à l’aller, l’EST a déroulé et a gagné. Depuis, les hommes de Benzarti n’ont quasiment connu aucun trou d’air, alignant les bonnes prestation­s. Bref, l’EST a tenu son rang. C’est un onze solide et difficile à déstabilis­er. Le CA devra pourtant s’y atteler s’il veut jouer crânement ses chances jusqu’au bout. Bousculer le leader, « laver l’affront » du match aller où l’EST a dominé le choc de bout en bout. Et recoller aux deux premiers dans la perspectiv­e d’un finish qui tournerait à une course à trois. Le CA ne pense qu’à ça. La motivation est là, et il s’agit aussi de la réguler car c’est aussi une arme à double tranchant. Il faut comprendre que la pression peut faire basculer le sort d’un match. L’ascendant psychologi­que, la concentrat­ion et la solidarité. L’épanouisse­ment d’un groupe tient à peu de chose. Ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne. C’est souvent le plus déterminé qui s’impose. Avec une ossature bien en place depuis quelque temps, le CA a semble-t-il trouvé la bonne orientatio­n avec le plan de jeu qui va avec. Sauf qu’il a aussi connu les pires difficulté­s pour tenir tête à l’Etoile à Sousse, sans oublier ces phases de jeu poussives à Sfax en dépit de temps forts assez bien exploités. Bref, face au rival «sang et or», il devra forcément mettre de l’huile dans les rouages pour tenir la cadence et garder la main. Dans le cas contraire, le CA s’exposera à une grosse «bronca» de ses fans. Des supporters qui y croient et qui ne manqueront pas de soutenir leurs préférés tout au long du match.

Pression, temps forts et motivation

Aujourd’hui, le CA évolue avec un plan loin d’être figé. Un 4-2-3-1 où Darragi, au coeur du système, peut compter sur les deux sentinelle­s, Dkhillali et Ghazi Ayadi (au ratissage et au quadrillag­e), ainsi que sur ses deux animateurs des couloirs, Khelifa et Chenihi (écarter le jeu). Jouer sur la largeur ou viser la profondeur vers Rusike, la pointe d’attaque clubiste. Tout cela dépendra de la maîtrise collective d’ensemble, de la vivacité des joueurs (à chaque station de jeu), sans oublier le concours des latéraux et le poids du pressing de zone adopté. Symbole d’une équipe offensive à souhait (mais encore juste défensivem­ent), le quatuor Khelifa-Darragi-RusikeChen­ihi devra se montrer efficace, opportunis­te et surtout réaliste. Une pression logique pour les artilleurs clubistes de cette saison. Volet bases arrière maintenant, le CA doit progresser dans de nombreux domaines comme le repli furtif, le rapide retour au charbon et le marquage. L’EST dispose d’une armada offensive de choix. Elle ne se fera pas prier pour vite se projeter et peser de tout son poids avec ses vagues offensives successive­s lors de ses temps forts. Au CA de la contrer et d’apporter un cinglant démenti à la hiérarchie actuelle du classement. Aujourd’hui, de nombreux observateu­rs estiment que ce choc sera équilibré entre deux prétendant­s historique­s ayant des maillages territoria­ux très serrés. Et outre l’enjeu, ça reste un derby, une explicatio­n où il faut tout d’abord en découdre pour la suprématie entre les deux doyens du football tunisien.

 ??  ?? Oussama Darragi, le maître à jouer du CA
Oussama Darragi, le maître à jouer du CA

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