El Shamali et Foukhra s’imposent en Gr2
Himma w Karam et Hanabaal à l’honneur chez les 3 ans Le secteur de l’élevage et des courses sous oxygène
LE DERNIER bulletin de santé de notre grand malade « les courses » : état grave et stationnaire, avec une insuffisance respiratoire aiguë accompagnée d’une perte de vitalité… En ultime recours, ses médecins traitants ont décidé de le mettre sous oxygène, ce qui devrait le « booster » pour quelque temps, mais sans grand espoir de le voir se relever ! Il s’agit d’un prêt de trois millions de dinars qui a été accordé par l’Agence Tunisienne de Solidarité (PMU tunisien) à la Société des Courses. Le contrat a été ratifié mercredi dernier par les deux présidents des deux institutions. La Société des Courses bénéficiera d’un délai de grâce de 2 années et le remboursement du crédit sera étalé sur trois années. Ce montant devrait servir à combler le déficit de l’exercice 2016 de la Société des Courses. On verra par la suite « inchallah » ! Encore une solution à la tunisienne « mi-figue, miraisin »… Les autorités gouvernementales n’ayant jamais suffisamment d’audace et de courage pour rechercher une vraie solution au problème. C’est une mesure provisoire pour apaiser le mécontentement des propriétaires et les éleveurs qui n’ont plus reçu leurs gains et leurs primes depuis plus d’une année et supportent de leurs fonds personnels les frais d’entretien de leurs chevaux (500 dinars par tête et par mois). Mais à la fin 2017 la Société des Courses accusera de nouveau un déficit de trois millions de dinars et il ne lui restera plus alors qu’à déclarer sa faillite. Il est bon de rappeler que c’est la taxe de 25% sur les gains des parieurs instaurée en 2016 par M. Slim Chaker, ministre des Finances du gouvernement Essid, qui a fait chuter les recettes du PMU de plus de 50% et par voie de conséquence, peser lourdement sur l’équilibre budgétaire de la Société des Courses et des Haras nationaux. Convaincue de l’effet désastreux de cette taxation, Mme Lamia Zribi, l’actuelle ministre des Finances, avait déposé au mois de décembre un projet de loi pour l’annuler. Mais une majorité de députés majorité, dont vous devinerez sans peine la tendance politique, se sont opposés fermement au projet. Cela ne peut être interprété que comme une décision politique à l’encontre des courses de chevaux et des paris. On pensait que l’on s’était libéré de tels préjugés, mais il en est rien ! L’année dernière, les mêmes députés avaient pourtant voté massivement pour une réduction importante des taxes sur les alcools forts…. Pourquoi donc ce blocage sur les paris hippiques ? Il faut dire que les professionnels de l’élevage et des courses se sont contentés de manifester mollement et avec civilité, en espérant un règlement rapide de leur situation. Les autorités de tutelle se sont toujours montrées compréhensives et même convaincues des effets négatifs de la fameuse taxation sur les jeux. Alors ils se sont laissés « embarquer » dans de vagues promesses….Mais depuis le Révolution, ce genre de démarche ne mène pas loin. Il n’y a que l’occupation du terrain, le tapage médiatique et les démonstrations de force qui donnent souvent raison. Je peux vous affirmer que la filière équine qui représente des centaines de petites et moyennes entreprises, génère une activité économique importante avec plus de 10.000 emplois directs et indirects, principalement dans les régions rurales (ce qui est un atout formidable pour la vitalité de nos régions, surtout les plus déshéritées, et pour fixer les jeunes diplômés dans leurs terroirs – sans oublier la vocation exportatrice qui n’est pas à négliger est en grand danger. C’est bien triste de dilapider un tel patrimoine. « L’ignorance est plus obscure que la nuit » dit un proverbe kashmiri et qui traduit bien les raisons de cette faillite programmée.
Deux épreuves au label de Groupe 2 sur la distance classique de 2.000m étaient en tête d’affiche de la dernière réunion dominicale sur l’hippodrome de Kassar-Said. Le Prix du Haras Ahmed Essaied pour chevaux mâles (10 partants) a été animé bon train par Faylassouf associé à Mounir Mansouri jusqu’au dernier tournant où il a été rejoint par le gris El Mekdem, El Shamali visiblement plein de ressources et en léger retrait par Dhkar et Estilame. Sollicité par Elyes Maghraoui, il a dominé le sprint final malgré les efforts du valeureux Faylassouf et le rush final de Dhkar. Il s’est imposé avec 1 l. d’avance sur Faylassouf (Makzan) qui n’a pas démérité en rendant 2 kg au vainqueur. A une encolure Dhkar (Issaoui) a terminé honorablement à la troisième place devant El Mekdem (Dahess) suivi à distance par Estilame (Djelmane) et Errouki (Hajjam). Issu de Nemrod du Paon et Thouraya, le vainqueur appartient au Haras Othmane Rajhi et est entraîné par Zied Rajhi. Une belle satisfaction également pour M. Oussama Rifi qui a élevé les deux premiers. Le Prix Khaira pour femelles (6 partantes) a été nettement dominé par la 5 ans Foukhra montée en confiance par Mounir Mansouri et qui a contrôlé la course de bout en bout ralliant le poteau loin devant Gelwa (Tidjam Lotois) suivie à distance par Farh Dhiba (Hajjam) et Faten (Djelmane) loin de sa meilleure forme. Issue de Hajjam et Sehretni, la lauréate appartient à M. Taoufik Ghrab et est entraînée par Sami Bejaoui. A titre indicatif, El Shamali a galopé en 2’33’’4/10 alors que Foukhra a été créditée de 2’35’’5/10. Une semaine auparavant, le 4 ans G’daa (Tidjam Lotois) un des principaux favoris au Derby avait couru en 2’28’’6/10. Pour les amateurs de « chronos », quinze jours auparavant, Ganistan (Muneef) avait gagné en 2’36’’ 5/10 et le jour même El Shamali avait terminé second de Fawzi (Darman) en 2’33’’7/10. Les 3 ans de pur sang arabe de la catégorie « réservé », c’est-à-dire issus de géniteurs purement tunisiens, disposaient de deux épreuve de Gr3 sur 1.600m. Le Prix Gharamy pour pouliches (8 partantes) a été animé par Harim Al Safinet suivie des deux représentantes de l’écurie M’sallem : Harb El Khalij et Himma w Karam. Cette dernière propulsée par Fethi Messaoudi s’est emparée du commandement aux 900 m et s’est détachée à la distance pour triompher avec 9 l. d’avance sur Hamiet El Janoub (Issaoui). Loin derrière, Harb El Khalij (Chahata) a terminé à la 3e place devant Hamss El Mavhaer (Lathleth) et Harim El Safinet (Tokmati). Issue de Lathleth et Tayassara, la lauréate appartient à M. Mohamed Anouar M’sallem et est entraînée par Sahbi Rajhi. Elle est régulièrement aux arrivées depuis ses débuts. Le pendant pour poulains, le Prix Chahata avec 8 partants a été contrôlé pratiquement de bout en bout par Hanabaal monté par Mounir Mansouri. Une victoire probante avec 5 l. d’avance sur Handhalah (Moussoul) qui a toujours galopé dans son sillage et qui a résisté à la bonne fin de course de Hilel Ennour (Moussoul). Loin derrière, Hadded (encore un Moussoul) termine à la 4e place devant Hahouja (Sayaf). Sujet prometteur et régulier aux arrivées, Hanabaal (Sayaf et Ouieme) appartient à M. Ahmed El Akoui et est entraîné par Sami Bejaoui. En lever de rideau, le Prix Tidjani, listed race de 1.600m pour poulains et pouliches de 3 ans de pur sang arabe (6 partants) a été enlevé de haute lutte et tout à la fin par Hout Alih associé à Hamza Guediri d’une ½ l. aux dépens de Hassoun Carthage (Tyn) suivi d’ 1 l. ¾ par Haouja (Taki). Ces trois chevaux s’étaient retrouvés aux prises le long de la ligne droite. A 5 l. la 4e place est revenue à Hayet El Mbayka (Djel- mane) devant Hibet Ennasr (Tidjam Lotois) principal animateur de l’épreuve. Issu de Djelmane et Leiletna le vainqueur élevé par Zied Romdhane, portait les couleurs de Mme Gabriella Fricano et est entraîné par Sahbi Rajhi. Il avait débuté par un premier succès et avait terminé deuxième pour sa seconde tentative. Passons aux 3 ans de pur sang anglais nés et élevés localement qui disposaient de deux épreuves à conditions sur 1.700m. Le Prix Happy Man pour poulains (9 partants) a été dominé par Bertolini Lux monté par Saber Trabelsi qui a rallié le disque en toute quiétude, après avoir contrôlé l’épreuve de bout en bout. A 5 l. le « Meddeb » Glorious (Rock Of Gibraltar) a terminé à la 2e place devant Special Club (Damont Green) aux prises avec Kendor Lux (Ryman). Issu de Samson Happy et King’s Bell, le vainqueur appartient à son naisseur le Haras Agrolux de Nabeul et est entraîné par Sami Bejaoui. La pendant pour pouliches, le Prix Norfelette avec 6 partantes, a été l’apanage de Miesque’s Friends montée par Mounir Mansouri qui a également contrôlé l’épreuve à sa guise, en devançant nettement (9 l.) la grise du Haras Meddeb, Elegante (Hurricane Alan) suivie de Saragosta (Aornos) et Ya Mima (Evasive). Importée de France par M. Mohamed Mezghani, la lauréate est issue de Miesque’son et Kiny Friends. Elle avait terminé la semaine dernière seconde de Attractive (Hurricane Alan) dans le Prix d’Essai des Pouliches. Côté professionnel, l’entraîneur Sami Bejaoui s’est distingué par quatre victoires : Hanabaal, Bertolini Lux, Miesque’s Friends et Foukhra. Son collègue Sahbi Rajhi avait débuté la réunion avec deux succès consécutifs avec Hout Alih et Himma w Karam. Chez les jockeys Mounir Mansouri qui passe par une belle période de forme, a signé trois victoires avec Hanabaal, Miesque’s Friends et Foukhra.