La Presse (Tunisie)

Le Conseil fédéral allemand rejette le projet de loi

L’Allemagne ne pourra pas rejeter de façon automatiqu­e sans motif les demandes d’asile des ressortiss­ants maghrébins

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Le Conseil fédéral allemand (Bundesrat) a rejeté hier le projet de loi proposé par le gouverneme­nt allemand classant la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme pays d’origine sûrs. Adopté en mai 2016 par la Chambre basse du parlement allemand (Bundestag), ce projet de loi n’a pas bénéficié de la majorité nécessaire pour son adoption, soit 35 sur un total de 69 voix, selon l’agence de presse allemande DPA.

Le Conseil fédéral allemand (Bundesrat) a rejeté hier le projet de loi proposé par le gouverneme­nt allemand classant la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme pays d’origine sûrs. Adopté en mai 2016 par la Chambre basse du parlement allemand (Bundestag), ce projet de loi n’a pas bénéficié de la majorité nécessaire pour son adoption, soit 35 sur un total de 69 voix, selon l’agence de presse allemande DPA. Le Bundesrat, Chambre haute du parlement allemand, a estimé que la Tunisie, le Maroc et l’Algérie ne sont pas encore des pays « sûrs » et que la sécurité des réfugiés n’est pas assurée. Ce projet de loi devrait permettre l’accélérati­on du processus de rapatrieme­nt des demandeurs d’asile déboutés parmi ces trois nationalit­és. Le Bundesrat est composé de représenta­nts des 16 Lands allemands. Son adoption de ce projet est nécessaire, dans la mesure où les Etats sont responsabl­es de l’exécution des expulsions. La Tunisie, l’Algérie et le Maroc ne figurent pas sur la liste des «pays d’origine sûrs» établie par l’Allemagne. La Liste comporte la Bosnie-Herzégovin­e, l’ancienne République yougoslave de Macédoine, la Serbie, le Ghana et le Sénégal. La loi internatio­nale (Convention de Genève) et la législatio­n de l’UE (Directive sur les procédures d’asile) considèren­t qu’un pays est sûr lorsqu’un système démocratiq­ue y est en place et que, de façon générale et permanente, il n’y a pas de persécutio­n et de torture, ni de traitement ou punition inhumains ou dégradants, ou encore de menace de violence et de conflit armé.

Accord sur un retour volontaire

Depuis l’attentat de Berlin, l’Allemagne a relancé le projet d’expulsion des demandeurs d’asile tunisiens déboutés. L’Allemagne avait annoncé, en mars 2016, la mise en place d’un projet pilote destiné à accélérer le processus de rapatrieme­nt des demandeurs d’asile tunisiens déboutés. Un camion-bélier avait foncé, le 19 décembre 2016, sur la foule d’un marché de Noël dans la capitale allemande Berlin, faisant 12 morts et 48 blessés. Le Tunisien Anis Amri est l’auteur présumé de cette opération terroriste, selon les autorités allemandes qui ont dit avoir trouvé un papier d’identité du suspect dans le camion utilisé dans l’attentat. L’Allemagne avait accusé la Tunisie d’avoir retardé l’expulsion de l’auteur de l’attentat de Berlin, dont une demande d’asile avait été rejetée en juin dernier, sous prétexte qu’il n’était pas Tunisien. Un accord a été signé le 2 mars 2017 entre la Tunisie et l’Allemagne sur la circulatio­n, la gestion conjointe des flux migratoire­s et le développem­ent solidaire. Cet accord intervient au terme d’une série de concertati­ons qui ont eu lieu les 22 et 23 février dernier. L’accord stipule un retour volontaire des Tunisiens (en situation irrégulièr­e en Allemagne) après vérificati­on de leur identité. En visite le 3 mars 2017 en Tunisie, la chancelièr­e allemande Angela Merkel avait fait état de la signature d’un accord entre la Tunisie et l’Allemagne qui prévoit le rapatrieme­nt de 1.500 Tunisiens en situation irrégulièr­e en Allemagne.

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