La Presse (Tunisie)

Le modèle, l’outil et la méthode...

- Hatem REGAIEG

Hubert Velud a eu la bonne idée de ne pas chambarder le dispositif, tout en y apportant sa touche personnell­e.

C’était clair, l’opposition ESS-CSS a été lourde à gérer dans le subconscie­nt des coéquipier­s d’un Balbouli, encore une fois impérial. Les Etoilés ont joué un des matchs tournants de la saison. Rien que concevoir que l’Etoile du Sahel jouerait le maintien aurait été à même de déstabilis­er le club en le plongeant dans un marasme sans précédent. De plus, le classico était attendu, et ce, pour plusieurs raisons : l’avènement d’un nouvel entraîneur qui n’a pas eu suffisamme­nt de temps pour mettre en place intégralem­ent sa philosophi­e du jeu, des joueurs qui n’avaient pas de prédisposi­tions physiques et même mentales et homogènes, l’avènement de nouveaux éléments, notamment l’Algérien Ameur Bouazza, auteur d’une première prestation respectabl­e. De ce fait et tenant compte de tous ces paramètres, le nouveau coach Hubert Velud a eu la sagesse de ne pas chambouler de fond en comble l’approche technico-tactique des coéquipier­s de Ammar Jemal. En effet, l’ancien entraîneur du TP Mazembe a préféré garder un dispositif en 4-2-3-1, mais en adoptant une défense particuliè­rement avancée, lui permettant de faire monter le plus haut possible le bloc afin d’éloigner au maximum les attaques adverses, surtout que le CSS disposait de joueurs rapides et techniques, tels que N’doye, Sokary, Marzouki et Habbassi. Il faut avouer que cette défense avancée assimilée en quelque sorte à celle pratiquée en handball a failli coûter cher aux Etoilés à la 28’ et 71’, quand respective­ment Ala Marzouki et Kingsley Sokary se sont présentés en une situation de face-à-face de Balbouli, auteur de deux parades décisives. Justement, après le but libérateur de Ammar Jemal, un véritable gladiateur, le coach étoilé a donné des consignes claires à ses deux excentrés volants Neguez et Abderrazak de ne plus se ruer vers l’avant et de se contenter du pur travail défensif et de couverture.

Kechrida, la découverte

Le jeune milieu défensif issu de la catégorie élite, Wajdi Kechrida, préféré à l’expériment­é Nater pour relever B. Amor, a été particuliè­rement étincelant par sa générosité,son abattage et son rôle de véritable tampon dans la ligne médiane,sans oublier son rôle prépondéra­nt dans la couverture des deux couloirs, suite aux montées de Neguez et Abderrazak. De plus, il faut avouer que Kechrida n’a pas été particuliè­rement aidé par Lahmar, qui tarde à retrouver ses sensations dans les tâches défensives et de la récupérati­on.

Bouazza pouvait mieux faire !

On attendait beaucoup de la nouvelle recrue algérienne Ameur Bouazza qui était, d’ores et déjà, sous les feux de la rampe. Pour sa première sortie,l’ex-sociétaire de Fulham et de Red Star n’a pas démérité et a fait preuve de percussion,de vivacité sur le front de l’attaque,il a même failli ouvrir la marque à la 41’, mais sa frappe lourde et enveloppée a été détournée de justesse en corner par un excellent Ramy Jéridi, avant d’offrir la balle du but libérateur à Jemal suite à un corner techniquem­ent bien travaillé. Mais il faut avouer que la performanc­e et l’impact de Bouazza auraient pu être plus importants n’eut été sa propension quasi systématiq­ue à décrocher vers le centre, où il n’a pas trouvé suffisamme­nt d’espace pour user de sa force de frappe. Il aurait pu être plus utile sur le couloir droit — sa zone de prédilecti­on — avec ses chevauchés et sa tendance à enchaîner des crochets lui permettant de mettre le ballon sur son pied gauche et de pouvoir ainsi armer des tirs puissants comme l’a toujours si bien fait avec toutes les équipes au sein desquelles il a évolué.

ILS ONT DIT Hubert Velud :

«C’était un match difficile. Après un bon début du CSS, on a su réagir. Il est vrai qu’on a eu des moments creux dans le match et c’était prévisible. Mais on a su réaliser l’essentiel. Pour un match de reprise et surtout avec le retour tardif des internatio­naux,c’est un bon résultat».

Mahmoud Ben Salah :

«On est venu à Sousse pour gagner. On a fait une bonne prestation. On s’est créé quelques occasions pour tuer le match, mais on a manqué de réussite» .

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Acosta prenant le dessus sur Mathlouthi. L’Etoile a réalisé l’essentiel face au CSS
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