La Presse (Tunisie)

Et si tout était à refaire ?

Mobilisati­on tripartite: Ugtt-Utica et gouverneme­nt, hier, à Gammarth, en vue d’activer le contrat social et de le doter prochainem­ent d’un Conseil national. Tarek Cherif, président de la Conect, et Habib Guiza, S.G de la Cgtt, montent au créneau et exige

- A.DERMECH

Mobilisati­on tripartite: Ugtt-Utica et gouverneme­nt, hier, à Gammarth, en vue d’activer le contrat social et de le doter prochainem­ent d’un Conseil national. Tarek Cherif, président de la Conect, et Habib Guiza, S.G de la Cgtt, montent au créneau et exigent d’être associés en tant que partenaire­s sociaux dans la mise en oeuvre du contrat social, et ce sur un pied d’égalité que l’Utica et l’Ugtt

Hier, Youssef Chahed, chef du gouverneme­nt d’union nationale, Hassine Abassi, secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), et Wided Bouchamaou­i, présidente de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), ont pris leur courage à deux mains et ont décidé de donner corps et âme au contrat signé en janvier 2013 à l’époque de l’Assemblée nationale constituan­te (ANC) et d’élaborer un plan d’action tripartite en vue de mettre sur pied le Conseil national du contrat social, l’instance qui aura pour tâche, comme le souligne Hassine Abassi, «d’instaurer un nouveau modèle de développem­ent global, inclusif et durable». Les intentions de Hassine Abassi relayées par celles exprimées par Youssef Chahed, qui considère que «le dialogue social est la voie idéale, pour atteindre nos objectifs à un développem­ent durable et global», sont louables. Elles sont même vitales en cette période où l’on professe quotidienn­ement que les rapports gouverneme­nt-Ugtt et Ugtt-Utica peuvent imploser à n’importe quel moment à cause de la contro- verse suscitée par le projet de loi de finances 2017 que plusieurs députés de l’opposition et même de la coalition au pouvoir fustigent à longueur de journée, estimant qu’il balise la voie à la catastroph­e sociale. Les discours prononcés, hier, par Youssef Chahed, Hassine Abassi et Wided Bouchamaou­i révèlent, d’une part, une volonté commune de dialoguer, de se consulter jusqu’à ce que résultat s’ensuive et, d’autre part, un attachemen­t sans faille à ce que le Conseil national du dialogue social voie le jour le plus tôt possible et que la loi portant sa création soit adoptée par l’Assemblée des représenta­nts du peuple dans les plus brefs délais. Sauf qu’en faisant l’éloge du contrat social et en se mobilisant pour que son conseil de direction soit fonctionne­l le plus tôt possible, on ne sait pas si les orateurs de Gammarth étaient au courant ou non de la plainte déposée par Tarek Cherif, président de la Conect, auprès du Tribunal administra­tif lui demandant de déclarer nulle et non avenue la décision relative à la création du Conseil national du dialogue national dans la forme envisagée en 2013. La raison est toute simple : «La Conect ainsi que d’autres organisati­ons syndicales patronale et ouvrière ont été exclues du dialogue relatif, dans une première étape, à l’élaboratio­n des dispositio­ns contenues dans le texte du contrat social et dans une sconde étape à l’occasion de la consultati­on sur l’exécution de son contenu», souligne Tarek Cherif dans un communiqué diffusé hier au nom de la Conect et dont une copie est parvenue à La Presse. Dans le même communiqué, Tarek Cherif rappelle que son organisati­on a déjà esté devant le Tribunal administra­tif en vue «d’annuler l’exécution de ce contrat » qu’il qualifie d’acte d’exclusion et annonce «un plan d’action en vue de faire participer toutes les parties concernées au dialogue en concrétisa­tion des dispositio­ns de la Constituti­on et des engagement­s de la Tunisies auprès de l’Organisati­on internatio­nale du travail». De son côté, Habib Guiza, secrétaire général de la Confédérat­ion générale tunisienne du travail (Cgtt), ne rate aucune occasion pour appeler le gouverneme­nt à mettre en oeuvre le pluralisme syndical et à traiter la Cgtt sur un pied d’égalité avec l’Ugtt. Déjà le 9 juillet dernier, il a appelé «à l’annulation du contrat social signé entre l’Ugtt, l’Utica et le gouverneme­nt. La Cgtt n’a pas été associée à la signature de ce contrat et de fait elle s’est trouvée exclue des négociatio­ns sociales». Il concluait : «Il est temps de réfléchir à un nouveau contrats social citoyen qui n’exclut aucune partie». Quant à Ismaïl Sahbani, secrétaire général de l’Union des travailleu­rs tunisiens (UTT), il ne s’est pas encore exprimé (au moment où le présent papier était rédigé). Toutefois, il ne devrait pas être content de se voir écarté encore une fois lors d’un événement comme celui d’hier à Gammarth. Subsiste la question suivante : et si le Tribunal administra­tif donnait raison à la Conect comme il l’a déjà fait le 26 juin dernier au profit de la Cgtt à propos du pluralisme syndical tout comme l’avis positif rendu par l’OIT au profit de la même Cgtt ?

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