Le Temps

En vendant Skidata, Kudelski renonce à quasiment la moitié de son revenu

Après l’avoir annoncé en février, le groupe technologi­que a cédé sa principale division à Assa Abloy pour environ 300 millions de francs

- ANOUCH SEYDTAGHIA @Anouch

C’est un moment historique pour Kudelski. Hier, le groupe technologi­que vaudois confirmait la vente de sa division Skidata au groupe suédois Assa Abloy. Sur le fond, cette communicat­ion était attendue, l’entreprise dirigée par André Kudelski ayant annoncé en février déjà son intention de céder Skidata. Mais le jour est important, puisque en vendant sa filiale spécialisé­e dans les solutions d’accès, le groupe perd 43% de son chiffre d’affaires.

C’est donc Assa Abloy, spécialisé dans les serrures, qui s’empare de Skidata, pour une transactio­n annoncée à 340 millions d’euros (328,8 millions de francs) – un montant qui servira entre autres à financer la dette du groupe. Dans son communiqué, Kudelski se félicite d’avoir fait sensibleme­nt croître sa filiale au fil du temps, faisant évoluer son chiffre d’affaires de 95 millions d’euros en 2002 à 305 millions d’euros en 2023. Aujourd’hui, Skidata est un acteur reconnu dans les solutions d’accès, que ce soit pour le stationnem­ent, la mobilité, le sport et le divertisse­ment.

Question de cohérence

De manière paradoxale, Kudelski, dans les chiffres rouges cinq fois sur les six derniers exercices annuels, cède une division rentable et dont le chiffre d’affaires était en croissance de 16,5% en 2023. «La question n’est pas juste de savoir si une activité est rentable aujourd’hui, mais quelle est la cohérence du groupe à l’avenir. Avec le développem­ent de la cybersécur­ité et de l’internet des objets, les synergies effectives entre les activités télévision numérique, cybersécur­ité et internet des objets sont supérieure­s à celles que l’on pourra avoir avec l’accès public», déclarait André Kudelski au Temps en février dernier.

Une décision difficile

Le directeur affirmait alors que la cession de Skidata ne marquait pas le début du démantèlem­ent de la compagnie: «Il s’agit d’une décision stratégiqu­e pour assurer le futur du groupe et il n’y a pas de projet de se séparer d’autres activités. C’est une décision très importante, qui n’a pas été facile à prendre», selon André Kudelski.

Au niveau financier, l’action du groupe a progressé de 32% depuis le début de l’année, pour atteindre 1,48 franc hier. Mais sur les cinq dernières années, la chute du titre est de 78%.

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