SUR LE DOSSIER HONGKONG, L’OCCIDENT A CHOISI SON CAMP
En réponse aux éditoriaux, articles et lettres de lecteurs très partiaux sur les émeutes de Hongkong, voici un point de vue que j’espère plus objectif.
Etant à Hongkong au moins deux fois par an depuis 1982, j’ai pu suivre l’évolution de cette ex-colonie britannique redevenue en 1997 une ville chinoise au statut spécial. Avant la rétrocession, beaucoup de Hongkongais se sont expatriés, surtout au Canada et en Australie, la Grande-Bretagne leur refusant le droit d’établissement. Mais la plupart sont revenus, la Chine ayant tenu ses promesses (notons que le suffrage universel n’en faisait pas partie) et gardé l’approche britannique de laisser-faire.
Comment la grogne a-t-elle pu monter? Le gros souci des habitants est le logement, de plus en plus exigu et cher. Il y a aussi la concurrence sur le marché du travail d’expatriés chinois bien formés et motivés, et le tourisme d’achat encombrant les régions frontalières. Mais c’est surtout la propagande contre les institutions chinoises dans les écoles et les médias qui a porté ses fruits, avérée par le fait qu’on estime à entre 60 et 80% la part des étudiants dans les dernières manifs. Les meneurs (toujours les mêmes depuis 2014) sont très bien organisés et ont des relations de premier plan à l’étranger.
Les médias ont choisi leur camp avec des comptages de manifestants exagérés (les fameux 2 millions étaient plutôt 500 000) et des articles justifiant au nom de la démocratie des actes comme les blocages et sabotages de trains et d’aéroport, les lasers aveuglants, les cocktails Molotov, l’intimidation des proches des policiers, et le passage à tabac de personnes d’un autre avis ou parlant mandarin.
Le plan d’action de ces kamikazes: pousser la violence au point où l’armée chinoise va intervenir, pour provoquer l’Occident à réclamer la sécession de Hongkong. En réalité, comme personne ne veut d’une guerre mondiale, cela va amener la fin de Hongkong comme place financière et une récession pour la Chine (donc pour tous) due aux sanctions économiques. Et si l’armée chinoise n’intervient pas, le dommage causé à Hongkong sera de toute façon irréversible, à moins que les émeutes ne cessent dans un bref délai.
L’ironie est que si la Chine était une démocratie comme l’Inde ou le Venezuela, les médias et les gouvernements occidentaux n’auraient certainement pas réagi comme ils l’ont fait!