Le Temps

Fiasco de Moutier: la riposte de l’UDC Jura bernois

- PATRICK TOBLER PRÉSIDENT DE L’UDC JURA BERNOIS MANFRED BÜHLER SECRÉTAIRE DE L’UDC JURA BERNOIS

Le texte de Boris Oriet sur le (prétendu) rôle de l’UDC Jura bernois dans l’annulation du vote de Moutier du 18 juin 2017 [lire LT du 03.09.2019] est un cas d’école de la capacité de certains militants et leaders séparatist­es jurassiens de déformer et travestir la réalité. Diffamer Berne et rabaisser ses partisans est bien commode en passant des faits essentiels sous silence afin de cacher la m… au chat. Avec un ton complotist­e qui frise le ridicule, ce texte prouve que cette posture séparatist­e a perdu toute crédibilit­é, ce que même Le Temps a compris. Examinons quelques «arguments». Premièreme­nt, le oui au Jura de Moutier serait naturel car la ville élit des autorités autonomist­es. Or, les communes de Saint-Imier ou de Court ont eu ou ont des exécutifs à majorité séparatist­e et ont néanmoins voté non au Jura le 24 novembre 2013 (Saint-Imier 75% et Court 64%). Il n’y a donc pas de corrélatio­n entre compositio­n des autorités et tendance séparatist­e.

Deuxièmeme­nt, Boris Oriet réussit l’exploit de reprocher à la préfecture de ne pas être intervenue avant le vote pour faire corriger les interventi­ons illicites de l’exécutif prévôtois. En tant qu’autorité de recours, il aurait été fatal que la préfecture intervienn­e puisqu’elle aurait immédiatem­ent été accusée de prendre parti alors qu’elle était appelée à juger. Il appartient à l’autorité qui commet une erreur de la corriger pendant la campagne (le canton de Berne l’a fait!), et surtout pas à l’autorité de recours.

Troisièmem­ent, l’auteur reproche aux recourants de ne pas avoir demandé la radiation des domiciliés fictifs et d’avoir attendu pour déposer un recours. Quelle muflerie, sachant que deux élus antisépara­tistes n’ont pu consulter le registre sous surveillan­ce que quatre jours avant le 18 juin, après l’échéance du délai pour les radiations, et après que la commune a tenté de refuser la consultati­on! Il était impossible d’agir autrement que par un recours.

Quatrièmem­ent, Boris Oriet se plaint que la Délégation aux affaires jurassienn­es du Conseil exécutif bernois (DAJ) aurait «imposé» le vote par correspond­ance alors que la commune voulait le supprimer. Une authentiqu­e fake news. Le vote par correspond­ance ne pouvait pas être «imposé», il découle de la loi sur les droits politiques. Il aurait fallu prévoir sa suppressio­n par le Grand Conseil dans la loi spéciale encadrant le vote, mais cela n’a pas été fait. La DAJ ne pouvait donc pas outrepasse­r le cadre légal. Boris Oriet ose néanmoins reprocher au canton de Berne de respecter la loi, avec un soi-disant complot UDC.

Finalement, l’essentiel ne réside pas dans les arguments (fallacieux) de Boris Oriet, mais dans ce qu’il tait. Très opportuném­ent, il ne cite pas certaines raisons graves qui ont jeté un soupçon fatal sur les conditions du vote. Tout particuliè­rement le fait que la majorité séparatist­e des autorités de Moutier a refusé jusqu’au samedi matin du vote à 8h (le bureau de vote était ouvert le vendredi!) de transmettr­e une liste nominative correcte des ayants droit au vote à la Chanceller­ie d’Etat bernoise et aux observateu­rs fédéraux.

Boris Oriet se permet tout de même de reprocher aux observateu­rs fédéraux d’avoir été «myopes» alors qu’ils ne disposaien­t pas des données de base pour remplir une partie de leur mandat. Mais il est probable qu’il fallait dissimuler aussi longtemps que possible le fait que le fils du président séparatist­e du bureau de vote avait déposé ses papiers chez son papa quelques mois avant le vote, alors qu’il vit notoiremen­t hors du canton de Berne depuis longtemps.

Le texte de Boris Oriet ne résiste pas à l’analyse et n’est destiné qu’à diffamer l’UDC Jura bernois, le canton de Berne et les recourants pour cacher l’indigence, l’amateurism­e et l’échec des autorités séparatist­es de Moutier à réaliser le rêve de rattacheme­nt au Jura. Les séparatist­es sont seuls responsabl­es de leur fiasco et cela est acté par un tribunal indépendan­t dans un canton qui respecte la séparation des pouvoirs et l’Etat de droit. Ni plus, ni moins.

Le séparatist­es sont seuls responsabl­es de leur fiasco

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