Le Temps

Aux Etats-Unis, des scandales à répétition

- A. S.

SÉCURITÉ La faiblesse des systèmes de protection de certains établissem­ents financiers américains est montrée du doigt

En Europe, rares sont les clients de banques à voir leurs données volées ou leur compte piraté. Il y a certes eu, il y a quelques jours, ce client de la néo-banque Revolut qui s'était fait voler 30000 francs après avoir cliqué sur un lien frauduleux envoyé par SMS. Mais c'est une exception. Par contre, aux Etats-Unis, la sécurité des institutio­ns financière­s semble beaucoup plus faible. «Il y a là-bas un réel problème, détaille Steven Meyer, directeur de la société de cybersécur­ité ZENData, à Genève. On ne parle pas là des grandes banques ni des multinatio­nales, mais de plus petites structures qui sont très en retard dans les meilleures pratiques, telles que l'utilisatio­n du protocole de sécurité TLS (HTTPS). Ces établissem­ents imposent aussi parfois une limite dans la longueur des mots de passe et ne requièrent pas d'authentifi­cation forte, par exemple. Il y a un progrès rapide, ces dernières années, chez ces petites banques, car elles ont été la cible d'attaques. Mais on lit encore régulièrem­ent des analyses ou témoignage­s plutôt alarmants.»

Ajoutons que, aux Etats-Unis, le numéro de sécurité sociale, de neuf chiffres, est très souvent utilisé comme un identifian­t national et même un mot de passe, ce qui aboutit à des piratages massifs. En 2017, Equifax, organisme spécialisé dans la cote de crédit, s'était fait dérober les informatio­ns sensibles de 143 millions de ses clients. Elle a été condamnée à payer une amende record de 700 millions de dollars. Et cet été, la banque Capital One s'est fait dérober les noms, adresses e-mail, numéros de sécurité sociale, dates de naissance et même numéros de téléphone de 106 millions de ses clients américains et canadiens. En cause, un piratage informatiq­ue réalisé par une seule personne, qui a été arrêtée depuis. Cette femme aurait réussi à pénétrer très facilement des systèmes informatiq­ues dont le niveau de sécurité était insuffisan­t. ▅

Aux Etats-Unis, le numéro de sécurité sociale est souvent utilisé comme identifian­t national et même comme mot de passe

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