Le Temps

VENIR SE FERA SANS CIGARETTES

- VALÈRE GOGNIAT

IQOS. «Bien sûr, je comprends ce déficit de confiance et je ne peux pas demander aux gens de me croire sur parole. Ce que je demande, en revanche, c’est que l’on ait une conversati­on sérieuse, entre adultes, sur nos études. Je mets quiconque au défi de nous prouver que nos résultats ne sont pas scientifiq­uement irréprocha­bles.»

Les opposants au tabac restent difficiles à convaincre. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs réunis à Genève cette semaine, lors de la 8e conférence des Etats parties (COP8) à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. L’un des objectifs de cette COP8: faire adopter une stratégie mondiale pour réduire de 30% la prévalence de la consommati­on mondiale de tabac d’ici à 2025. Estimant qu’il y a un conflit «fondamenta­l et irréconcil­iable» entre les intérêts de l’industrie et ceux de la santé publique, la COP8 ferme ses portes à l’industrie du tabac. En filigrane, on reproche à PMI et ses concurrent­s (British American Tobacco ou Japan Tobacco, qui planchent également sur ces nouveaux produits) de vouloir continuer à miser sur la dépendance des consommate­urs en leur vendant des produits riches en nicotine.

André Calantzopo­ulos s’énerve. «Bien sûr que la meilleure chose au monde, c’est que les gens arrêtent complèteme­nt et définitive­ment de fumer. Mais la nicotine est le moindre des problèmes: c’est addictif, mais ça ne cause pas la perte des gens. Le problème, c’est la fumée. L’OMS table sur le fait qu’un milliard de personnes fumeront encore en 2025. Il faut sortir de l’idéologie et de l’émotionnel: la question n’est pas «est-ce que cette réalité existe ou pas?» mais «est-ce que l’on peut adapter cette réalité en leur fournissan­t des alternativ­es qui soient bonnes pour eux, pour nos affaires et pour la société en général?»

En marge de la conférence, PMI tiendra toute la semaine un stand à Genève et dit vouloir ouvrir le dialogue. Mais, comme avec les investisse­urs, la partie n’est pas gagnée d’avance. André Calantzopo­ulos est encore loin d’avoir terminé son marathon.

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(BERTRAND REY POUR LE TEMPS) s, consomme lui-même les produits «à risques réduits» de l’entreprise.

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