Le FMI en perte de vitesse
La création du Fonds monétaire européen va-t-elle marginaliser le Fonds monétaire international (FMI)? «Non, répond une porte-parole de la Commission. Les Etats européens continueront à en être membres et à l’avenir, les deux institutions pourront travailler ensemble.»
A présent, les Vingt-Huit occupent 6 des 24 sièges au comité directeur du FMI et, selon un arrangement transatlantique, c’est toujours un ressortissant européen qui occupe le poste de directeur du FMI. L’actuelle directrice – française – Christine Lagarde avait remplacé son compatriote Dominique StraussKahn empêtré dans un scandale sexuel.
Les Européens ne sont pas les seuls à s’éloigner du FMI. Après la crise financière qui avait balayé l’Asie en 1997, les pays d’Asie ont créé le Fonds monétaire asiatique. L’Amérique du Sud, pour sa part, a lancé la Banque du Sud.
Quant aux Etats-Unis, ils tiennent au FMI dont le siège se trouve à Washington. Avec 15% des quotes-parts, ils détiennent un pouvoir de veto sur toute décision. Mais par ailleurs, le gouvernement américain fait fi de l’institution en menant des politiques contraires aux recommandations de l’institution. Alors que celle-ci, comme l’Organisation mondiale du commerce, prône l’ouverture des marchés, l’administration a adopté la stratégie dite «America First» et n’arrête pas de menacer ses partenaires commerciaux de mesures punitives. ▅