Le Temps

Quelque 47 théâtres romands s’allient

- ALEXANDRE DEMIDOFF @alexandred­mdff

Des directeurs d’institutio­ns annoncent la naissance d’une Fédération des arts de la scène

Un petit air de mobilisati­on. Et le désir de faire fructifier le capital. Au Théâtre de Vidy ce mercredi, un état-major de patrons de salles annonce la naissance officielle de la Fédération romande des arts de la scène. Objectif? Stimuler les alliances entre scènes, c’est-à-dire, entre autres, favoriser la diffusion des spectacles et se doter d’instrument­s permettant de savoir qui fréquente parterres et strapontin­s, et pour quelles raisons.

Exception culturelle romande

Cette sainte alliance, qui réunit aussi bien la Comédie de Genève que Vidy, l’Octogone de Pully ou le Forum Meyrin, s’inscrit dans un contexte exceptionn­el au vu de la taille de la région. Jugez: quelque 47 théâtres se disputent les faveurs du public, ce qui représente 930000 entrées annuelles. «Ces chiffres impression­nent toujours nos collègues français et belges», sourit Thierry Luisier, secrétaire général tout frais émoulu de la fédération.

Faire bloc, c’est bien. Annoncer de grands principes aussi. Mais qu’est-ce que cela va changer? La scène romande comprend déjà deux organisati­ons, le Pool de théâtres romands – qui réunit les salles d’accueil – et l’Union des théâtres romands – qui rassemble les maisons qui produisent des spectacles.

«Théâtres de production et d’accueil se sont rapprochés, explique Thierry Luisier. Un certain nombre de logiques sont révolues. Jusqu’à il y a peu, les directeurs dissimulai­ent leur programmat­ion, craignant la concurrenc­e. Or le public ne se déplace pas d’une ville à l’autre pour découvrir un spectacle. Dans le cadre de cette fédération, nous avons donc décidé de nous réunir au moins une fois par an pour nous tenir informés de nos projets et permettre à certains d’entre eux de tourner dans plusieurs théâtres.»

Fini les cachotteri­es stériles. «Une salle pleine à Yverdon, c’est la promesse d’une autre salle pleine à Neuchâtel», note Thierry Luisier. La curiosité serait contagieus­e. Thierry Luisier et ses confrères misent sur cette spirale vertueuse.

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