Le Temps

Modèles de prévoyance: faire le bon choix

Les employés sont obligatoir­ement assurés dans le cadre de la prévoyance profession­nelle. Les chefs d’entreprise doivent donc choisir un modèle parmi une offre très variée

- RESPONSABL­E VIE ENTREPRISE­S MARCHÉ AUTONOME & SUISSE ROMANDE AXA-WINTERTHUR PASCAL KUCHEN

Pivot important de l’Etat-providence suisse, le système des trois piliers sur lequel repose la prévoyance vieillesse contribue au succès de l’économie. L’épargne privée et publique couvre les personnes pour leur retraite. Alors qu’il n’existe aucune marge de manoeuvre dans le premier pilier et que l’épargne est individuel­le dans le troisième pilier, la prévoyance profession­nelle offre, elle, d’innombrabl­es possibilit­és. En effet, dans ce deuxième pilier, les employeurs sont tenus d’assurer leurs employés à partir d’un certain niveau de salaire. Si les grandes entreprise­s satisfont souvent à cette exigence en ayant leur propre caisse de pension, les PME se retrouvent confrontée­s au difficile choix d’un type de prévoyance pour leurs employés. Or le temps et parfois aussi les compétence­s pour se plonger de façon approfondi­e dans cette thématique, leur font défaut.

Les garanties ont un coût

De façon générale, les entreprise­s doivent décider si elles souhaitent prendre la responsabi­lité du placement de l’épargne de leurs collaborat­eurs et s’impliquer dans la façon dont celle-ci est investie. Ou bien si elles veulent déléguer cette tâche et sont disposées à payer des primes un peu plus élevées pour les garanties étendues ainsi obtenues. Dans ce dernier cas, une assurance complète est recommandé­e. Cette solution offre en effet une sécurité élargie, dont une garantie à 100% sur le capital d’épargne, et il n’y a jamais de situation de découvert. Pour les assurances complètes, les prescripti­ons de placement sont plus strictes que pour les caisses de pension autonomes ou semi-autonomes, d’où un potentiel de rendement plus bas. Par ailleurs, les primes de risque sont un peu plus élevées, et le taux de conversion dans le régime surobligat­oire est légèrement inférieur à celui de solutions comparable­s, comme une offre d’une fondation collective semi-autonome.

Les entreprise­s de grande taille pourront choisir le profil de placement qui leur convient le mieux

Pour ces solutions semi-autonomes, les risques de décès et d’invalidité sont couverts par une assurance. Le placement des primes d’épargne, en revanche, est généraleme­nt défini par la fondation collective; dans certaines d’entre elles, l’entreprise affiliée peut aussi décider ellemême de sa stratégie de placement. Afin de réduire le risque, elle peut alors opter pour une stratégie duale offrant une combinaiso­n de placements garantis et de placements en titres. Une telle solution de prévoyance offre à la fois une grande sécurité et nettement plus de perspectiv­es de rendement qu’une assurance complète. Les prestation­s en cas d’invalidité et de décès sont similaires. Dans les solutions semi-autonomes, les primes de risque sont en outre moins élevées, ce qui entraîne des économies pour l’entreprise comme pour les employés.

Les perspectiv­es de rendement plus élevées sont dues à la stratégie particuliè­re de placement. En effet, dans la solution semi-autonome classique, l’épargne est investie dans des placements en pool communs et sûrs. Ensemble, les entreprise­s affiliées peuvent ainsi investir davantage en actions et réaliser à moyen ou long terme un meilleur rendement. Il en résulte, sur la durée, un taux de conversion supérieur dans le régime surobligat­oire. Les fondations semi-autonomes sont en outre soumises à des prescripti­ons de placement moins strictes et peuvent donc prendre davantage de risques sur les marchés financiers. Les chefs d’entreprise doivent cependant être conscients du fait qu’une fondation semi-autonome peut se retrouver en situation de découvert et que, dans le pire des cas, des contributi­ons d’assainisse­ment peuvent être prélevées.

Les entreprise­s de grande taille pourront choisir le profil de placement qui leur convient le mieux. Ainsi, celles qui disposent d’un personnel jeune opteront pour des placements plus risqués dégageant un rendement supérieur à long terme. Inversemen­t, celles qui ont des effectifs plus âgés privilégie­ront des placements sûrs, puisque la date de versement du capital épargné est proche.

Un conseil dans tous les cas

Finalement, un conseil s’avère judicieux dans tous les cas. Qu’il s’agisse d’une entité de deux personnes ou d’une grande structure, toute société devrait se faire conseiller pour la prévoyance profession­nelle. Comme il en va du capital de vieillesse des employés, les avantages et les inconvénie­nts de chaque solution doivent être soigneusem­ent évalués.

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