Le chômage baisse depuis le début de l’année
En Suisse, le nombre de chômeurs a diminué de 15% depuis le début de l’année pour s’établir à moins de 140 000 en juin
La courbe du chômage, corrigée des variations saisonnières, a baissé en juin, selon les statistiques publiées jeudi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco). «Sur la diminution de 5651 personnes inscrites au chômage, 300 ont retrouvé du travail grâce à une amélioration de la conjoncture, et non en raison d’une reprise saisonnière de l’activité. C’est la première fois que cela se produit depuis de nombreux mois», souligne Boris Zürcher, responsable de la direction du travail au Seco.
Le nombre de chômeurs a diminué de 15% depuis le début de l’année et repasse sous la barre des 140000. Le taux de chômage recule de 0,1 point de pourcentage à chiffres comparables, et de 0,2 point en tenant compte de la nouvelle méthode de calcul du Seco, qui se base sur une moyenne de la population active des années 2012 à 2014, et non plus sur la population active du recensement fédéral de 2010. En raison de l’augmentation du nombre d’emplois disponibles, la part de chômeurs diminue donc, ce qui place le taux de chômage à 3,1%.
Un chômeur sur cinq dans le canton de Zurich
Sur les 139127 personnes inscrites au chômage, 20,7% habitent le canton de Zurich, 12,6% Vaud, 10,1% Berne et 9% Genève. La reprise de l’activité en montagne dans le tourisme, l’hôtellerie et la construction a fait baisser les taux de chômage en Valais (3,2% contre 3,6%) et dans les Grisons (1,4% contre 2%), alors que le pourcentage de personnes sans emploi reste élevé à Neuchâtel (5,4%) et à Genève (5,3%). Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Genève (16355) est cependant plus de deux fois inférieur à celui enregistré à Zurich (35474).
La situation s’améliore en Suisse sur le front du chômage. «J’ai été agréablement surpris par le recul réjouissant du nombre de chômeurs en juin, constate Boris Zürcher. Le choc du franc fort, à la suite de l’abolition du cours plancher par la BNS en janvier 2015, semble digéré, et la reprise saisonnière est plus forte qu’attendu.» Le consensus des analystes tablait sur une stagnation du nombre de chômeurs.
Progression stoppée
Corrigé des variations saisonnières, l’emploi en équivalents plein temps avait cessé de croître dès le troisième trimestre 2015. Un véritable renversement de tendance est-il désormais amorcé? «Il faut attendre un peu pour pouvoir se prononcer, estime Boris Zürcher. Il est encore trop tôt pour parler de renverse- ment de tendance, tant qu’un effet conjoncturel important ne peut pas être confirmé. Par contre, il est quasiment certain que le chômage corrigé des variations saisonnières n’augmentera pas ces prochains mois.»
L’effet Brexit sur l’emploi en Suisse est encore difficile à mesurer, au moment où les indicateurs du climat de consommation chutent en Grande-Bretagne à leur plus bas niveau depuis vingt et un ans. «Pour l’instant, seuls les marchés financiers ont réagi. Il est difficile de savoir quel sera l’impact sur l’économie réelle. Il faudra encore attendre trois ou quatre mois pour en juger», analyse Boris Zürcher, en rappelant que l’insécurité n’est pas favorable aux investissements.