Le fisc lorgne les pourboires
La Confédération songe à fixer une marche à suivre pour taxer les bonnes-mains, laissées de plus en plus souvent sous forme numérique.
C’est bientôt la fin des pourboires «gratuits». Berne a l’intention de les imposer fiscalement, ont relaté les journaux du groupetamedia. En Suisse, ce sont 1 milliard de francs par an qui s’échangeraient sous la forme de pourboires. Cette somme (qui serait en forte baisse) n’entrant pas dans la comptabilité des établissements, ni impôt ni cotisations sociales ne sont prélevés. À l’ère du numérique, elle laisse des traces, ce qui pose problème.
Devant l’ampleur des montants en jeu, l’office fédéral des assurances sociales (OFAS) a décidé d’intervenir. «Vu les développements actuels, notamment dans le domaine des moyens de paiement électroniques, de nouvelles questions se posent quant à l’application pratique des dispositions légales», explique le porte-parole Harald Sohns. Une marche à suivre va être très bientôt décidée. Si L’OFAS durcit les règles, les pourboires pourraient être ajoutés au salaire, ce qui ferait grimper charges sociales et impôts pour les employés. En contrepartie, ils seraient mieux protégés et auraient une retraite plus élevée. La décision est politiquement délicate. La ministre de l’intérieur, Elisabeth BaumeSchneider, devrait avoir son mot à dire.
L’association professionnelle Gastrosuisse s’oppose au projet. «Les pourboires sont une affaire entre le client et le collaborateur. Ils ne font pas partie du salaire», affirme le porte-parole Patrik Hasler-olbrych. Un avis que ne partage pas Wiesner Gastronomie, groupe qui exploite 31 restos. Après avoir supprimé le paiement en espèces, il indique sur les fiches de salaires les pourboires qui le dépassent de 10%.