Chaque bière l’aide à s’offrir une prothèse
LUCERNE Un groupe d’amis a créé une bière spéciale dont la vente sert à financer des prothèses pour un homme ayant perdu ses deux mains.
Il y a 35 ans, Beat Moser perdait ses deux mains dans un accident militaire. Aujourd’hui, il doit remplacer ses prothèses, rudimentaires. Mais l’assurance militaire ne veut lui rembourser que la droite. Motif: ce concentré de technologie coûte 50 000 fr. pièce. Indigné par cette décision, un groupe d’amis a décidé de faire brasser une bière spéciale, livrée dans différents établissements publics de Sursee. À chaque bouteille vendue, 2 fr. financeront la prothèse gauche.
Beat Moser a perdu ses deux mains il y a 35 ans, dans un accident survenu à l’école de recrues. En cause: une pièce d’artillerie mal chargée. La vie de cet habitant de Sursee avait alors totalement basculé. Les simples activités du quotidien, comme s’habiller, cuisiner ou sortir de l’argent de son porte-monnaie, étaient devenues de véritables défis.
Peu après l’accident, Beat Moser s’était bien procuré des prothèses, prises en charge par l’assurance militaire, mais elles étaient trop rudimentaires pour lui être véritablement utiles. Aujourd’hui, Beat souhaite trouver un appareillage plus fonctionnel. Il a donc demandé le remboursement de prothèses plus modernes. Sauf que l’assurance militaire a décidé de ne lui rembourser que la prothèse de la main droite, décision justifiée par le prix élevé du modèle choisi: 50000 francs. Si Beat veut avoir la main gauche, il doit la payer lui-même.
«C’est un scandale!» s’indigne Tobi Faes. Ce dernier vient de lancer l’action Hands 4 Beat («Des mains pour Beat») avec plusieurs autres amis. Ils ont fait brasser une bière spéciale à Einsiedeln (SZ). Les bouteilles ont été livrées à divers bars et restaurants de Sursee. Pour chaque bière vendue, 2 francs sont versés sur un compte destiné à financer la deuxième prothèse de Beat Moser.
Le lancement officiel est prévu en mars, à l’occasion de l’anniversaire de Beat. D’autres actions pourraient voir le jour, comme la vente de petits pains avec un supplément pour le Lucernois.