Numéros usurpés: loi et opérateurs impuissants
TÉLÉPHONIE La lutte contre les appels frauduleux passés depuis l’étranger avec des numéros suisses déjà attribués bat de l’aile.
Ce n’est qu’au bout de plusieurs appels qu’un habitant du Nord vaudois a compris que son numéro de téléphone avait été usurpé. Chaque appelant lui disait avoir reçu un appel de sa part, ce qu’il n’avait pas fait. Il est victime de «spoofing», usurpation de l’identité électronique d’une personne. En téléphonie, ce sont des sociétés ou des arnaqueurs qui passent des coups de fil en faisant s’afficher un numéro qui n’est pas le leur. «Swisscom m’a dit d’attendre que ça passe ou de changer de numéro. C’est aberrant», s’étonne le Vaudois. Le cas n’est pas nouveau et les opérateurs ont toujours avoué leur impuissance. Des progrès techniques et une nouvelle loi sur les télécommunications créaient l’espoir. Douche froide: le procédé persiste. «Ce phénomène survient par vagues», indique Christian Neuhaus, porteparole de Swisscom.
Les fraudeurs, souvent basés à l’étranger, sont difficiles à traquer. «Comme ils changent régulièrement de méthode, il est difficile de prendre des mesures efficaces», ajoute le porte-parole. La politique n’y peut pas grand-chose non plus. La loi obligera entre autres les démarcheurs téléphoniques à respecter des règles strictes et les opérateurs à filtrer les appels indésirables. Mais pour le spoofing, la Confédération l’avoue: «Il ne paraît guère possible de faire respecter par des moyens juridiques les nouvelles obligations pour les annonceurs. Le numéro de téléphone ne peut plus être utilisé comme moyen d’identification fiable de l’appelant.»