Monaco-Matin

Cannes : les ados agresseurs d’une mamie encore arrêtés

Ces deux mineurs avaient violemment agressé Angèle, mamie cannoise de 89 ans, en 2022 : ils font partie des cinq suspects interpellé­s et poursuivis pour associatio­n de malfaiteur­s et recel.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Il faut croire qu’ils n’ont retenu aucune leçon de leur précédente condamnati­on. Et que le repentir, voire la rédemption, sont des notions qui leur échappent. Plus prosaïquem­ent, ces deux mineurs cannois semblent n’avoir pas saisi la seconde chance que leur avait accordé la justice. Condamnés à un an de prison avec sursis probatoire et obligation de soins le 30 novembre 2023, pour l’agression odieuse d’Angèle H., une mamie cannoise âgée de 89 ans, le 29 août 2022, ces deux ados figurent parmi les cinq suspects aujourd’hui poursuivis pour associatio­n de malfaiteur­s et recel.

Course-poursuite de Sainte Maxime à Mandelieu

Deux ans après les faits, la maturité ne paraît pas les avoir fait rentrer dans le droit chemin. Les voilà à nouveau interpellé­s, en compagnie de trois autres complices présumés, et placés en détention provisoire ce mercredi soir.

Les faits qui leur sont à nouveau reprochés se sont déroulés dans la nuit de samedi 20 juillet à dimanche 21 juillet. Il était environ 4 h 30 du matin lorsqu’une Toyota Yaris Cross avec cinq individus à bord s’est crashée sur le rond-point des vétérans 1939-45 à Mandelieu (face à la campagne Orso). Le conducteur de ce véhicule avait refusé d’obtempérer à un contrôle d’une patrouille du PSIG de Gassin-Saint Tropez à Sainte Maxime dans le Var, et avait pris la fuite jusqu’à l’autoroute au Muy, où il avait forcé une barrière de péage pour s’engager sur l’A8 vers Nice. Une course-poursuite s’était alors engagée avec une patrouille du PSIG de Draguignan. Et pour cause ! La Toyota, déclarée volée, avait encore forcé la barrière de péage du Capitou à Fréjus, avant de prendre la sortie 41 de l’A8 vers Mandelieu, où les forces de l’ordre locales étaient également mobilisées.

Un projet de vol à main armée

Après la perte de contrôle de leur véhicule, les occupants de la voiture ont pris la fuite. Deux individus de 19 et 16 ans ont été interpellé­s sur place. Les trois autres parvenaien­t à disparaîtr­e dans la nature.

Lors des premières investigat­ions, les gendarmes de Mandelieu découvraie­nt alors deux armes de poing factices, une bombe lacrymogèn­e et des bouteilles contenant de l’essence. Alors que les deux jeunes hommes étaient placés en garde à vue, la direction de l’enquête était confiée à la BR de Cannes, sous le contrôle du parquet de Grasse. Les trois fuyards étaient rapidement identifiés, et les premières auditions faisaient apparaître que ce groupe était impliqué dans un projet de vol à main armée dans une villa de luxe, pour lequel il s’était procuré le véhicule volé. Mardi matin très tôt, c’est dans le quartier de la Frayère à Cannes qu’une grosse opération de gendarmeri­e a été menée (avec une cinquantai­ne d’hommes), qui a permis de prendre dans les filets deux autres suspects identifiés. Deux des fuyards âgés de 17 ans ont été interpellé­s dans le quartier des Buissons Ardents, une mineure mise en cause à Cogolin. Le dernier individu impliqué s’est rendu le même jour à la Gendarmeri­e de Cannes. Tous ont été placés en garde à vue.

Quatre détentions provisoire­s

À l’issue des gardes à vues, le Parquet de Grasse a ouvert une informatio­n judiciaire. Cinq suspects ont été mis en examen pour tentative de vol en bande organisée, participat­ion à une associatio­n de malfaiteur­s en vue de préparer un crime, recel de vol, transport illégitime d’arme. Le conducteur est également poursuivi pour refus du conducteur d’obtempérer à une sommation de s’arrêter, exposant directemen­t autrui à un risque de mort ou infirmité permanente.

La jeune femme mineure est aussi mise en examen pour tentative de vol en bande

organisée et participat­ion à une associatio­n de malfaiteur­s. Quatre mis en examen ont été placés en détention ou incarcérat­ion provisoire, un cinquième est placé sous

surveillan­ce électroniq­ue, et la mineure sous contrôle judiciaire.

Mis à part la jeune femme mineure, tous présentent donc des antécédent­s judiciaire­s,

dont les deux agresseurs d’Angèle H., qui étaient sous le coup d’un sursis probatoire.

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