Monaco-Matin

Arnaud Ducret « ému et honoré » pour sa première

Fan d’automobile, l’acteur et humoriste a découvert le Grand Prix de Monaco hier et replongé dans des souvenirs d’enfance avec son père sur le circuit des Essarts, près de Rouen. Interview.

- PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS MICHEL

Au bras de son épouse et jamais bien loin d’un habitué du Grand Prix de Monaco, Samuel Le Bihan, l’acteur, humoriste (et doué en bruitage de voitures !) Arnaud Ducret a assisté hier à son premier Grand Prix à Monaco avec une certaine émotion et le regard émerveillé d’un gosse. Sur la pitlane, à quelques instants du départ de la rocamboles­que course des Séries F (F1 de 1977 à 1980), il est monté dans la machine à remonter le temps avec Monaco-Matin. Le temps des premières courses F1 auprès de son père.

Vous avez grandi à Rouen près du circuit des Essarts, fermé en 1994 après avoir accueilli cinq Grands Prix de France de Formule 1 sur des routes publiques. C’est de là que vient votre passion ?

Oui ! C’était le seul jour où je pouvais rater l’école. Le samedi matin, je partais avec mon père et j’entendais les voitures au loin. Ça sentait la merguez, les pneus, le méthanol, l’essence… Et puis aux Essarts, à Rouen, c’était un peu comme à Monaco parce qu’il y a une espèce de cuve dans la forêt et ça résonnait énormément.

C’était une vraie course de côte…

Exactement. J’étais au virage du Nouveau Monde tout en bas et j’ai ce souvenir incroyable d’entendre les voitures arriver au loin. On entendait le bruit derrière les arbres et d’un seul coup on les voyait passer à toute vitesse (il mime et bruite les voitures qui fusent). Et ça freinait, et ça réattaquai­t, ça repartait. C’était incroyable.

Et vous avez cette capacité à reproduire le bruit des moteurs de voitures au point d’avoir été en contrat avec Renault sur des événements. C’est une forme d’oreille absolue ?

Non. [rires] J’écoutais et j’analysais le son.

J’ai commencé à faire un peu le bruit d’un karting et après je me suis dit qu’en gonflant la joue ça ferait cela (il bruite un moteur de Formule 1)... Après j’ai commencé à faire des bruitages en tous genres mais mon père, ça le fascinait de m’entendre faire les bruits de voiture.

De là à avoir un catalogue ? On peut vous demander la voiture de Senna ou de Prost une année précise ?

[rires] Non, je n’étais pas aussi précis. Mais au grand désarroi de ma mère, je prenais une assiette comme volant et je tournais dans la maison en faisant le bruit des voitures.

Je n’arrête pas de tourner la tête et de me dire que c’est incroyable. On a l’impression d’être dans une maquette. Je suis honoré d’être là et assez ému parce que je viens de voir la McLaren Honda et ce sont de vrais souvenirs avec mon père. De voir toutes ces voitures et les approcher de si près, tout cela c’est grâce à mon métier. J’ai un métier formidable.

Vous parlez de la McLaren Honda d’Ayrton Senna en 1990. Senna, c’était au-dessus pour vous ?

Ah Senna ouais, c’est au-dessus. Comme disait Prost : « Le problème, c’est qu’il n’a paspeur» . Ça lui a coûté la vie d’ailleurs, enfin pas tout à fait parce qu’il y a aussi une erreur technique. Ce n’est pas comparable, mais Verstappen a quand même un peu un truc à la Senna. Il va dedans quoi ! Il a un truc guerrier. Quand tu vois Verstappen arriver au cul d’une voiture dans un virage, tu fais « Ah ! ». C’est ce qu’aime le public, le spectacle.

Vous dites avoir l’impression d’être dans une maquette. Senna avait décrit la sensation de sortir de son corps et se voir piloter ici à Monaco…

Oui, dans cette fameuse vidéo où il est en osmose totale avec le bitume. Il était très croyant et très spirituel mais je pense qu’on a un peu ça dans le one-man-show parfois. Parfois, on est en osmose avec le public et on a l’impression de voler sur la scène.

tmichel@nicematin.fr

 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Selfie souvenir sur la pitlane hier pour Arnaud Ducret et Samuel Le Bihan.
Se retrouver aujourd’hui pour la première fois au Grand Prix historique de Monaco, c’est une émotion particuliè­re alors…
(Photo Jean-François Ottonello) Selfie souvenir sur la pitlane hier pour Arnaud Ducret et Samuel Le Bihan. Se retrouver aujourd’hui pour la première fois au Grand Prix historique de Monaco, c’est une émotion particuliè­re alors…

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