Bientôt la fin du téléphone à l’intérieur des collèges ?
C’est – pour les élèves – la mesure que souhaite expérimenter à la rentrée prochaine la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet.
Ce pourrait être une petite révolution. La ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, souhaite «expérimenter » à partir de la prochaine année scolaire l’obligation pour les collégiens de déposer leur téléphone portable à l’entrée de l’établissement.
« J’ai eu l’occasion de [le] dire à plusieurs reprises [...] parce qu’on sait les effets néfastes que [le téléphone portable dans l’établissement] peut produire », notamment en termes de harcèlement, a-telle déclaré hier sur FranceInfo. Pour ce faire, elle envisage l’installation de casiers dédiés.
« Il faut réfléchir »
Sur le papier, la loi interdit déjà l’utilisation des smartphones dans l’enceinte des écoles et collèges, mais il appartient aujourd’hui aux établissements de définir les modalités pratiques du respect de cette loi.
Mme Belloubet estime par ailleurs qu’il faut se poser la question de l’utilisation des outils numériques en classe, notamment les tablettes et ordinateurs. «Onabesoind’unnumérique pédagogique accompagné [...]. Je ne vais pas ici dire : “Arrêtons tout, repartons en arrière”, mais il faut réfléchir. On ne peut pas balancer du numérique sans savoir quelles utilisations, quels usages pédagogiques on va lier à cela. » « L’un des objectifs de l’école [est] de préparer nos élèves au monde de demain, donc il faut leur donner la connaissance de l’intelligence artificielle, du numérique, mais accompagnée par le professeur », a-t-elle insisté. Le Premier ministre, Gabriel Attal, avait invité la semaine dernière l’Éducation nationale à « balayer devant sa porte » sur l’utilisation des écrans, après la remise d’un rapport sur le sujet. Les experts
nd missionnés par l’Élysée déconseillent notamment l’équipement individuel en élémentaire, et appellent à un encadrement des outils à vocation pédagogique. Des « préconisations en cours d’instruction », selon le ministère.
Source de distraction
Dans un rapport basé sur les résultats 2022 de l’enquête Pisa (qui a évalué les compétences de jeunes de 15 ans en mathématiques, lecture et sciences dans 81 systèmes éducatifs) et des questionnaires adressés aux jeunes, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a rappelé cette semaine les « opportunités éducatives » de l’environnement numérique, mais aussi ses « risques ».
58 % des élèves français déclarent ainsi avoir été distraits « pendant au moins quelques cours de mathématiques » par leurs écrans et 53 % par l’appareil d’un autre jeune, contre respectivement 65 % et 59 % dans l’OCDE. Cette distraction « semble » avoir « un lien tangible » avec l’apprentissage, juge l’OCDE : les élèves distraits obtiennent « résultats bien plus faibles ».