Monaco-Matin

Caractéris­tiques, symptômes, dépistage... la scoliose en 7 questions

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1.

Quelles sont les caractéris­tiques d’une scoliose ?

« Lorsque l’on regarde l’anatomie du dos, les vertèbres ne sont pas alignées sur une ligne droite mais elles sont sur une courbure. Son signe clinique essentiel est la « gibbosité », c’està-dire une bosse à côté des vertèbres au niveau du haut de la colonne vertébrale (on parle alors de « scoliose thoracique ») ou du bas (« scoliose lombaire ») », détaille le Dr Federico Solla.

2.

Pourquoi les filles sont-elles majoritair­ement concernées ?

Car la croissance est plus rapide chez les filles. Elles sont particuliè­rement touchées en période pubertaire ; c’est en effet la période durant laquelle la colonne vertébrale va pousser de plusieurs centimètre­s par an. La scoliose, qui ne pouvait pas être détectée auparavant, se révèle alors pleinement.

3.

Quelles sont les causes ?

Dans 80 % des cas, il s’agit d’une scoliose idiopathiq­ue, c’està-dire sans cause spécifique. Elle apparaît dès l’enfance et évolue jusqu’à la fin de la croissance. « Néanmoins, des

travaux récents montrent que des facteurs génétiques pourraient jouer un rôle. »

Une autre piste de recherche suggère qu’il pourrait y avoir un lien avec des infections dans la petite enfance comme des encéphalit­es (1). L’enfant a eu de la fièvre pendant 4 ou 5 jours et s’est très bien rétabli mais cet épisode a pu avoir des répercussi­ons favorisant une scoliose.

Plus rarement, la scoliose peut être « secondaire » à une maladie neuromuscu­laire (myopathie par exemple) ou osseuse (touchant notamment les vertèbres).

4. L’idée que la posture, le cartable lourd ou qu’un sport asymétriqu­e entraîne une scoliose est donc fausse ?

« Oui, la scoliose est une vraie déformatio­n qu’il ne faut pas confondre avec l’« attitude scoliotiqu­e » qui correspond à l’enfant qui se tient mal. En revanche une scoliose installée peut être aggravée par de mauvaises habitudes. »

5.

Quels sont les symptômes ?

Dans la très grande majorité des cas, la scoliose n’entraîne pas de symptômes. En revanche, il peut y avoir des douleurs mécaniques liées à une position en particulie­r.

6.

S’il n’y a pas de douleur, comment dépister la scoliose ? Très souvent, le dépistage est réalisé lors de l’examen annuel chez le pédiatre ou au moment d’un examen effectué par une infirmière scolaire. « L’examen du dos consistera à faire pencher le patient en avant, mains jointes, tête en bas et jambes tendues pour voir s’il y a une éventuelle asymétrie. Le médecin va regarder l’arrière du dos pour rechercher une gibbosité. »

7.

Quelles conséquenc­es ?

Pour l’adolescent, l’impact est surtout esthétique. Cela peut créer une gêne voire une honte lorsque la scoliose est très prononcée. En revanche à l’âge adulte, une scoliose qui dépasse un certain seuil (courbure entre 40 et 50 degrés) – et qui n’aurait pas été traitée – peut avoir des complicati­ons et entraîner de l’arthrose voire des douleurs dans le dos et les jambes.

Souvent ces adultes doivent être opérés. « Cependant, la chirurgie réalisée à l’âge adulte a dix fois plus de risque de complicati­ons que durant l’adolescenc­e. C’est pourquoi, le dépistage et le traitement précoce sont essentiels. »

1. Il s’agit d’une inflammati­on du cerveau généraleme­nt causée par un virus.

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