Ce que défendent les députés LR et RN des Alpes-Maritimes et du Var
La contestation contre la réforme des retraites se cristallise de deux manières. Dans la rue, avec une nouvelle grève prévue aujourd’hui, et à l’Assemblée nationale.
Un exemple ? Le nombre d’amendements déposés pour faire modifier le décrié projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (près de 7 000).
Si 6 000 d’entre eux ont été déposés rien que par la gauche, le Rassemblement national, farouchement opposé à un report de l’âge légal de départ à la retraite, et Les Républicains, dont les voix seront cruciales pour que le texte soit adopté, ont déposé plusieurs amendements, examinés à partir d’hier en commission. Par la voix des députés azuréens et varois, notamment, qui ont dans le viseur l’article 7, celui qui prévoit le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans.
Des députés RN derrière Laure Lavalette
Les députés RN réservent leurs forces pour l’hémicycle, où deux semaines d’échanges sont programmées. Le député de la 7e circonscription du Var, Frédéric Boccaletti, demande de permettre au conjoint d’un militaire muté d’avoir droit à un trimestre de bonification si deux déménagements sont effectués en moins de cinq ans. Un amendement en lien direct avec sa commission, celle de la défense nationale et des forces armées.
En tant que présidente du groupe RN à l’Assemblée, Laure Lavalette est celle qui a déposé le plus d’amendements : 15, dont sont cosignataires les 9 représentants varois et azuréens du parti. Ces amendements ont un objectif : montrer la manière dont ils entendent combattre le report de l’âge. Tout en protégeant pêlemêle les droits de la fonction publique hospitalière, des militaires, des policiers. Mais aussi le régime spécial des 76 000 clercs et employés de notaires. Ou encore celui des IEG, les industries électriques et gazières. Un autre amendement vise à encadrer l’attribution de l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées) et à en réserver le versement aux personnes justifiant cinq années de travail et de cotisation en France.
Christelle d’Intorni à la baguette dans les A.-M.
À droite, la députée LR de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes, Christelle d’Intorni, est l’auteur d’une vingtaine d’amendements. La très grande majorité a finalement été déclarée irrecevable ou simplement retiré. Les autres s’inscrivent dans la volonté des Républicains de faire monter les enchères en vue de l’examen à l’Assemblée.
Dans le cas de l’élue azuréenne, un amendement vise à exonérer totalement de cotisations vieillesse les médecins qui continuent d’exercer leur activité après la liquidation de leur pension de retraite. Un autre porte sur le report de l’entrée en vigueur de la réforme, pour qu’elle ne s’applique qu’aux générations nées à partir du 1er septembre 1963, avec un décalage d’un trimestre par génération. Un dernier, enfin, a été déposé afin que le gouvernement étudie la possibilité de réduire le nombre de trimestres à valider avant un certain âge pour être éligible au dispositif de carrières longues permettant un départ anticipé à la retraite.
Verser les pensions de retraite uniquement sur des comptes français ou européens
Enfin, à l’instar de Michèle Tabarot (9e circonscription des A.-M.), Alexandra Martin (8e des A.-M.), et Eric Pauget (7e circonscription des A.-M.), on retrouve sa signature sur des amendements déposés par d’autres députés LR. C’est aussi le cas d’Eric Ciotti (1re des A.-M.). S’il n’est l’auteur d’aucun texte, il s’est positionné sur un article additionnel et un amendement de son groupe qui vise à lutter contre la fraude aux retraites à l’étranger. Un article qui propose de verser les pensions de retraite exclusivement sur des comptes français ou européens.