Gorges du Caramy : le chien d’un promeneur abattu par un chasseur
Christophe M. est précautionneux. Amateur de marche, habillé de vêtements fluorescents, il écume tous les week-ends les sentiers de randonnée du département du Var. Parfois seul, le plus souvent accompagné de Tya, une femelle beauceron âgée de 13 mois. Mais toujours géolocalisable grâce à une application dédiée. Samedi matin, le promeneur décide de parcourir une dizaine de kilomètres dans le secteur des Gorges du Caramy. « J’avais longé le ruisseau côté gauche et j’étais en train de monter. Je suis toujours resté sur le sentier balisé, raconte Christophe. À environ 300 mètres d’altitude et après 2,5 kilomètres de marche, j’ai entendu une énorme détonation. Ma chienne était à une quinzaine de mètres de moi. Je ne la voyais pas car le chemin faisait un virage. Je l’ai appelée, mais elle n’est pas revenue, contrairement à son habitude. »
Le randonneur craint le pire. À raison. Il découvre Tya agonisante, atteint d’un projectile au cou. « J’ai crié, mais je n’ai vu ni entendu personne » poursuit le malheureux maître.
Sous le choc, il appelle des amis à l’aide pour descendre le cadavre du beauceron, qui pèse près de 30 kg. C’est alors qu’il aperçoit deux sangliers passer non loin. Puis un chien de chasse venir à sa rencontre. Un griffon ou un bleu de Gascogne, « avec une cloche au cou ». « J’ai crié pour avertir que j’étais là, mais là encore, personne n’a répondu… »
« Que cela ne se reproduise plus »
Une battue était-elle en cours dans le secteur ? Christophe assure n’avoir vu aucun panneau ni rubalise sur le sentier. « Mais en me renseignant, on m’a dit qu’il était possible qu’une battue ait eu lieu du côté de Mazaugues à peu près aux mêmes heures. »
De son côté, le président de la Fédération départementale des chasseurs du Var, Laurent Faudon, a indiqué à Var-matin qu’il n’était pas au courant de cette tragique histoire. « Et si une société de chasse avait été à l’origine de cet accident, j’en aurais été tenu informé. » Un chasseur solitaire serait-il à l’origine de ce tir ? Un braconnier ? Ce fait divers fait en tout cas écho à celui survenu il y a trois semaines dans le centre du département. Là aussi, un chien avait été abattu (notre édition du 11 janvier). Son propriétaire avait même été menacé de mort par le chasseur.
Afin d’obtenir des réponses, mais aussi « pour que cela ne se reproduise plus », Christophe a déposé plainte à la gendarmerie de Brignoles.