« Il faut être au milieu des loups et des éleveurs »
La successeur de Yoann Toubhans est arrivée. La nouvelle sous-préfète Nice-Montagne, a officiellement pris ses fonctions, hier, lors d’une cérémonie à Menton. Interview.
Ni discours, ni trompettes. La cérémonie de prise de fonction de la sous-préfète Nice Montagne est restée sobre. Carine Roussel a simplement déposé une gerbe au pied du monument aux morts de la place des Victoires à Menton. Puis elle a remercié, par la voie du protocole, les autorités civiles, policières, militaires et les associations patriotiques présentes pour son installation.
Avant d’être nommée comme successeur de Yoann Toubhans – par un décret du 24 novembre – la Clermontoise de 48 ans exerçait ses fonctions en Vendée. Elle était également directrice de cabinet du préfet Benoît Brocart. Un poste qu’elle a occupé pendant près de deux ans et qu’elle semble quitter sans regret.
À la fin de la cérémonie, l’avocate de formation a confié à Nice-Matin sa joie de retrouver « un arrondissement montagne ». Un terrain qu’elle connaît et apprécie particulièrement. Elle a exercé ses premières fonctions de sous-préfète, entre 2018 et 2020, à Barcelonnette dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle sera désormais la représentante de l’Etat sur l’Est du département des Alpes-Maritimes.
Satisfaite de votre affectation ?
Je suis très contente de revenir dans un arrondissement montagne. Avant d’être directrice de cabinet en Vendée, j’étais sous-préfète à Barcelonnette. C’était très beau et très intéressant. J’ai eu des dossiers pastoralisme, risques naturels, stations de ski et animations en montagne... On ne s’ennuie pas !
Combien de communes comprend votre arrondissement ?
J’ai une centaine de communes entre l’est du Var [le fleuve, ndlr] et la frontière italienne.
Quelles seront vos missions ?
Je ne sais pas tout encore puisque je viens de prendre mes fonctions. Mais les dossiers seront sensiblement les mêmes. Il y aura du pastoralisme ou ce qu’on appelle plus communément la question loup. Mais pas seulement. Il y aura la question de la ruralité, des relations frontalières, des stations, des risques et évidemment la reconstruction des vallées après la tempête Alex en lien avec le préfet.
Vous assisterez Xavier Pelletier ?
Oui, mon rôle est de faciliter la mission du préfet délégué à la reconstruction. Je ne me suis pas encore rendue dans les vallées sinistrées, mais ce sera le premier déplacement que je ferai. Je pense qu’il faut aller sur place pour avoir une vision plus juste.
Quelle est votre position par rapport au loup ?
Il faut savoir être au milieu des deux. On est soumis à des conventions européennes et on
(1) doit aussi défendre les éleveurs. Il faut aller sur le terrain pour comprendre les enjeux, voir les spécificités et les difficultés de chacun. Il faut être à l’écoute. Et, encore une fois, faire beaucoup de terrain. C’est ce que je suis venue chercher ici.
En Europe, le loup est protégé par la Convention de Berne (1 979). En France, l’espèce est protégée sur le territoire national par l’arrêté ministériel du 22 juillet 1993. Ces textes obligent l’État à veiller à la conservation de l’espèce et de ses habitats.