Monaco-Matin

Pour Noël, du brillant et des diamants… plein les dents !

« Grillz » : c’est le nom de ces bijoux dentaires souvent bling-bling et généraleme­nt amovibles que les stars du rap ont fait connaître. À Nice, Hugo, un jeune prothésist­e, en a fait son métier.

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr (Instagram : @icookthegr­illz /site internet : icookthegr­illz.fr)

Un sourire chromé comme un parechocs de bagnole. Un serpent serti de pierres colorées courant sur trois dents de devant. Une canine pavée de vrais diamants, ou un piment en résine qui s’immisce entre deux incisives. Ce sont quelques-uns des « grillz » signés Hugo, du nom d’un Azuréen qui en a fait son métier. Il s’est lancé en 2019. Deux ans seulement d’activité, et c’est déjà un boulot à temps plein. « Je suis le premier surpris par ce succès », explique le jeune homme, 23 ans, qui conçoit et fabrique ces bijoux dentaires spectacula­ires, à défaut d’être encore véritablem­ent populaires.

Des clients à New York, Israël, Marrakech…

Pas de grande vocation au départ. « Quelques redoubleme­nts et un bac pro, section prothésist­e dentaire », raconte Hugo sans aucun signe d’engouement. Six mois avant l’examen, une révélation et les premières réalisatio­ns. « Comme la Covid m’a obligé à faire autrement, j’ai proposé des kits permettant aux clients de prendre euxmêmes leur empreinte à distance. Une collaborat­ion avec Clara Berry, mannequin à Paris, m’a fait connaître sur Instagram et tout est allé très vite. » En deux ans, il a déjà expédié ses créations un peu partout en France, mais également à New York, Londres, Israël, Lisbonne ou Marrakech.

Ses parents, d’abord inquiets, se sont rendus à l’évidence. Hugo vit déjà très correcteme­nt d’un art qu’il entend promouvoir.

Pièces uniques façonnées dans un laboratoir­e à Antibes

Ses prix sont sages mais pourraient ne pas le rester. Sages pour des pièces uniques façonnées dans un laboratoir­e partagé à Antibes et produites selon la technique de la cire perdue. Tout est produit dans un alliage de cobalt-chrome biocompati­ble et inoxydable. Avec quelques exceptions pour l’or et peut-être bientôt pour le platine. Compter 50 euros pour une dent chromée sur-mesure, le double pour un interstice en zirconium, un peu plus de 600 pour le râtelier complet entre les prémolaire­s. La canine pavée de brillants sur or 18 carats culmine à 750 euros, le sertissage assuré par un bijoutier qualifié. Prochaine étape, colliers, pendentifs et bagues à partir de prototypes imprimés en 3D. Si Hugo projette d’étendre son champ d’action, ce n’est pas seulement pour rassurer sa famille, mais parce qu‘il s’est pris de passion pour le bijou au sens large. Son rêve ultime : après avoir équipé le rappeur Oboy, travailler pour Travis Scott, Asap Rocky, Kid Cudi… «oumême pour la nouvelle génération ».

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(Photo Franck Leclerc) Hugo, 23 ans, s’est lancé en 2019. « Je suis le premier surpris par ce succès », confie-t-il.
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