Toulon : ils forcent l’accès de l’A57
Depuis le début du chantier d’élargissement de l’A57 à l’est de la ville, Vinci Autoroutes constate avec effarement que des automobilistes font comme si elle n’était pas fermée.
Forcer l’accès à l’autoroute, c’est dangereux, pour soi comme pour les personnes qui travaillent sur le chantier et celles qui mettent en place la signalisation. »
Aussi étonnant que cela puisse paraître, Vinci Autoroutes, qui réalise le chantier d’élargissement de l’A57 à l’est de Toulon, doit plancher sur ce type de messages d’information. Un discours qu’on aurait pu imaginer inutile mais qu’Olivier Chaumerlhac, responsable sécurité de Vinci, estime indispensable.
Intrusions nocturnes
Depuis le début du chantier, ses équipes ont en effet constaté une trentaine d’intrusions sur l’autoroute ou ses bretelles, malgré les cônes de signalisation. « Lorsqu’on ferme une section de l’autoroute ou une bretelle, on s’aperçoit que tout le monde ne respecte pas le balisage. Certains ne veulent pas changer leurs habitudes. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’accident, mais on ne peut pas se permettre d’attendre qu’il y en ait un pour réagir », soupire-t-il.
Seul incident signalé, en novembre, un motard un peu pressé qui a heurté un fourgon de patrouille au petit matin, alors que les agents étaient en train de retirer les cônes d’interdiction.
Sur la trentaine de cas que note Vinci, la moitié au moins relève du « passage en force ». Une inconscience qui a pris tout le monde par surprise.
«Ici,ilyaune grande incivilité »
« C’est un phénomène qu’on n’a jamais vu sur nos autres chantiers en France. Ici, il y a une grande incivilité, s’agace Vinci. Les gens semblent se foutre de savoir pourquoi l’autoroute est fermée, mais ils peuvent tomber sur des engins, des camions ou des trous dans la chaussée. Il peut y avoir une situation dramatique. Si on ferme, c’est parce qu’on n’a pas le choix, ce n’est quand même pas compliqué à comprendre. »
Pour faire face à ces incivilités, Vinci a décidé de multiplier les solutions techniques. Là où c’est possible, les responsables du balisage déploient par exemple des filets, barrant la route et doublant ainsi le message des cônes. Ils misent aussi sur la répression et la collaboration avec les CRS qui surveillent l’A57.
« On utilise tout le réseau de caméras qui sont disposées le long de l’autoroute , menace Olivier Chaumerlhac. Il y a déjà des procédures en cours. Si on constate une intrusion, ça peut aller jusqu’à la qualification pénale de mise en danger de la vie d’autrui » À la clé, un aller-simple vers le palais de justice qui ne ressemble en rien à un raccourci….