Monaco-Matin

Un centre aux p’tits soins pour les animaux sauvages

À Saint-Cézaire, le premier centre départemen­tal de soins pour la faune sauvage a ouvert ses portes. Les animaux blessés pourront y trouver abri avant de reprendre leur liberté.

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Un oisillon tombé du nid, qui n’a pas encore l’autonomie nécessaire pour s’envoler à tire d’aile. Un hérisson meurtri par des morsures, qui a besoin qu’on lui hérisse à nouveau le poil afin de ne plus être pris pour un toy-dog. Un faucon qui a perdu des plumes et de sa superbe, à défaut de se prendre pour un aigle royal. Un écureuil qui n’a pas été… épargné (un comble !) par les blessures, et dont la queue devra retrouver tout son panache. Une chauvesour­is réduite à sauve-quipeut. Une hirondelle qu’il faut réconforte­r, parce qu’elle ne fait décidément pas le printemps. Autant d’animaux qui pourraient un jour se retrouver « pensionnai­res » du nouveau centre départemen­tal de la faune sauvage, situé au 489 route de Draguignan, sur la commune de SaintCézai­re. En bordure de route d’un côté, mais aussi des murmures de la Siagne de l’autre, cet espace boisé et bâti s’apprête à accueillir des espèces en détresse, qui font néanmoins la richesse du patrimoine animalier des Alpes-Maritimes. « Attention, ce n’est pas un refuge, précise Hélène Bovalis, présidente de l’associatio­n Paca demain qui gère le site mis à dispositio­n par la commune. Ici, les animaux ne restent pas. Ils sont soignés, réhabilité­s puis relâchés. » Un sanctuaire sacré auquel le public n’a pas accès, sauf à l’heure de la remise en liberté. Sur un niveau supérieur, sept volières ont été installées, avec séparation des espèces pour éviter les prises de bec. Une grosse volière est encore en attente pour les plus gros rapaces.

Soignés, pas apprivoisé­s

Une cuisine pour animaux, cloisonnée de celle des humains, est toujours en chantier. Des enclos aux barbelés opaques attendent de recevoir des mammifères en tous genres, « sauf les espèces chassées et le loup, pour lequel il faut une autorisati­on spéciale du ministère. » Reste tous les autres, qui composent la faune sauvage du départemen­t, mais que l’on ne soignera pas dans n’importe quelle situation. « Lorsqu’un animal en difficulté est trouvé par quelqu’un, une première évaluation sera d’abord établie par téléphone, avant de décider d’une prise en charge au centre. En attendant, les personnes doivent éviter de les toucher », rappelle Renaud Vauchot, chef capacitair­e en liaison directe avec Nicolas Martinez, le vétérinair­e spécialist­e et référent du centre. En cas d’admission d’un animal, celui-là devra recevoir des soins adaptés et un reconditio­nnement progressif, avant d’être relâché dans la nature, en pleine capacité de ses moyens. « Il s’agit juste de les soigner, pas de les caresser ni de leur parler, car il faut qu’ils conservent tous leurs instincts sauvages pour survivre ». Autrement dit, pas question de les apprivoise­r. Mais ça n’empêche pas de leur faire du bien…

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(Photo D. Meiffret) Mammifères ou volatiles sont les bienvenus pour une cure de soins à SaintCézai­re.

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