Un jardin expérimental et une mission pour sauver les châtaigniers
Dans ce partenariat avec la maison de haute couture, Isola y a gagné un nouveau financier qui participe à l’élaboration et la construction d’un jardin expérimental « bien placé et accessible », assure Jean-Paul Blanc, ancien maire de Roure, à la tête de l’AFA. Sur un terrain en planches de 8 000 m2, dans le village, seront choyées plus de 50 espèces de plantes sauvages sélectionnées par l’association Biophyto et Chanel et 37 variétés de châtaigniers venus d’Italie, de plusieurs départements français, mais aussi et surtout de vallées azuréennes (Paillon, Roya, Var). Objectif : préserver et faire connaître la richesse exceptionnelle de la flore des Alpes du Sud en créant un conservatoire de la région Sud, dans cette principale commune castanéicole des Alpes-Maritimes. La grange qui se trouve sur le terrain et qui sert – depuis 2013 – d’atelier de transformation aux membres de l’AFA sera aménagée « d’ici le printemps », avance Mylène Agnelli, maire d’Isola. Elle pourra accueillir des groupes qui souhaiteront découvrir ce patrimoine naturel rare et d’en savoir plus sur l’histoire de la châtaigne dans la région.
« C’est aussi un projet pour trouver d’autres sources de tourisme et éviter que le village ne soit totalement asphyxié par la station », ajoute l’élue.
Une culture vitale puis abandonnée
L’arbre à pain, comme était surnommé le châtaignier, était largement cultivé et indispensable à la vie des habitants de cette partie de la vallée de la Tinée. Pour lutter contre cet abandon progressif Jean-Paul Blanc a aidé à relancer une production. Aujourd’hui, l’association regroupe 16 communes sur les vallées de la Tinée et de la Vésubie et sort chaque année entre 10 et 15 000 pots de crème de marrons de la grange isolienne.
Un engouement réel selon Jean-Paul Blanc : « On cherche à s’agrandir ». « Les gens congèlent leurs châtaignes pour les transformer après la saison car il n’y a plus assez de créneaux disponibles. Il n’y a pas de gluten, c’est un produit intéressant ».
La commune d’Isola met aussi à disposition un autre terrain, de plus de deux hectares, pour y planter les châtaigniers sauvegardés. « Ceux qui le souhaitent pourront récupérer des greffons et relancer les espèces », précise l’ancien élu.