Appel aux donneurs : la région manque de sang
L’Établissement français du sang lance un appel. Dans une région qui peine à mobiliser et doit donc compter sur la solidarité nationale, les stocks sont au plus bas. Les fêtes arrivent, il y a urgence.
C’est un cadeau à faire et, indirectement, à se faire. Une bonne action dont chacun, un jour, bénéficiera peut-être à son tour. À l’échelle du pays, 10 000 dons quotidiens sont nécessaires pour couvrir les besoins.
Il s’agit de personnes atteintes d’un cancer – leucémie notamment –, d’une maladie chronique ou encore victimes d’une hémorragie à l’occasion d’un accouchement, d’un accident, ou d’une intervention chirurgicale. Des indications de transfusion qui impliquent un niveau de prélèvement régulier et constant, puisque la durée de vie des produits sanguins est limitée : 7 jours pour les plaquettes, 42 jours pour les globules rouges.
« La fréquentation de nos collectes est très faible »
« La fréquentation de nos collectes est très faible », constate Maud Bergeron. Pourquoi ?
La chargée de communication de l’Établissement français du sang (EFS) pour la Région Sud Paca s’interroge. Peut-être la remontée des chiffres de la pandémie. Ou la préparation des fêtes, quand les gens ont la tête ailleurs. Sans doute un peu de tout cela à la fois. En tout cas, ça ne va pas. « Si nous connaissons traditionnellement des difficultés en décembre, cette année, les tensions arrivent un peu tôt. Pour passer le mois, il nous faut environ 110 000 poches au niveau national, or nous sommes à 85 000 actuellement.
C’est un peu compliqué. »
Une concentration sanitaire importante
Le sang est mutualisé. Heureusement. Dans la zone Sud Paca-Corse, les besoins quotidiens s’élèvent à 510 poches par jour, alors que les prélèvements ne dépassent pas 330. « Nous avons toujours des craintes avant les vacances et à la veille des jours fériés. Les donneurs sont moins disponibles, beaucoup d’entre eux partent », reconnaît Virginie Lavedrine, qui représente l’EFS dans le département. Comme si cela ne suffisait pas, des collectes mobiles ont été annulées, soit parce que les étudiants étaient cantonnés aux cours en distanciel, soit parce que le télétravail avait entraîné la désertification des grandes entreprises.
S’y ajoute une difficulté à recruter. Il manque deux médecins dans les Alpes-Maritimes, un autre dans le Var. « Quand un donneur se présente, après avoir été accueilli et enregistré, il voit un médecin ou un infirmier spécialement formé pour vérifier son aptitude au don », rappelle Virginie Lavedrine. Sans professionnel, impossible d’assurer la sécurité de la collecte. Mais les postes ne sont toujours pas pourvus, après des départs qu’il semble ardu de pallier.
Son homologue dans le Var, Jérôme Portella, a un autre élément d’explication. La présence de nombreux établissements hospitaliers sur la Côte. Une concentration sanitaire importante, donc beaucoup de transfusions et trop peu de donneurs en proportion.
Le vaccin n’empêche pas
Avec une population vieillissante, les contre-indications sont également plus courantes. Ne peuvent donner leur sang que des personnes en bonne santé, âgées de 70 ans au maximum et pesant plus de 50 kg. On souligne toutefois qu’une vaccination récente n’est pas un obstacle, contrairement à un tatouage ou piercing, imposant un délai de quatre mois.